L’envers du décor : les serres de service
Les plantes présentées dans les serres d’exposition ne représentent qu’une partie des collections; il ne s’agit en fait que de la pointe de l’iceberg. Dans les serres de service, les équipes d’horticulteurs spécialisés et les jardiniers entretiennent une grande partie des collections à des fins de recherche et de conservation. C’est également dans les serres de service que l’on produit les végétaux en prévision des événements saisonniers. Ces serres sont regroupées en 3 complexes. Aux serres de services s'ajoutent les serres Louis-Dupire où sont produites les plantes annuelles et les légumes.
Quelques chiffres
- La superficie des serres de service est 3,5 fois supérieure à celle des serres d'exposition, soit 14 000 m2 versus 4 000 m2.
- Un réseau de 11 km de tuyaux achemine l'eau aux serres pour le chauffage, l'irrigation et la brumisation.
- Chaque année, 70 000 plantes annuelles et plus de 17 000 plants de légumes sont produits aux Serres Louis-Dupire par l'équipe du Jardin.
- L'équipe de multiplication produit quant à elle 18 000 plants (plantes tropicales, vivaces, arbres, arbustes et conifères) chaque année à partir de semis ou de boutures.
Les toutes premières serres
Les premiers travaux de construction effectués au Jardin en 1932 comprenaient un pavillon administratif, une chaufferie et une serre, l’essentiel quoi! Par la suite, des serres de production et d’exposition ont été construites et leur inauguration en 1956 a coïncidé avec le 25e anniversaire du Jardin botanique. À cette époque, un chemin asphalté séparait le bâtiment principal des serres.
Ce n’est qu’à la suite d’une importante rénovation de l’ensemble du bâtiment en 1994, que le complexe d’accueil fut construit joignant ainsi le bâtiment aux dix serres d’exposition.
Complexe A
Les 5 serres du complexe A, inaugurées en 1984, sont dédiées à la production florale ainsi qu’à la multiplication végétative (boutures de feuilles et de tiges). Tout au cours de l’année, des plantes y sont produites pour les serres d’exposition, pour la boutique du Jardin ainsi que pour les expositions saisonnières comme Halloween.
Complexe B
Pour chaque plante présentée dans les serres d’exposition, 3 plantes sont cultivées dans les serres de services. Le complexe B, inauguré en 1991, regroupe les serres où sont conservées les plus vastes collections du Jardin (Orchidées, Cactacées, Fougères, etc.). Ces serres sont dotées d’un système informatisé qui contrôle le déploiement des ombrières, l’ouverture des fenêtres, la température, le taux d'humidité et la ventilation en tenant compte des données transmises par une station météo.
Complexe C
Le Jardin botanique, l’Insectarium, le Biodôme et l'Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), se partagent les serres du complexe C, inaugurées en 1993. L’Institut y concentre une partie de ses recherches en botanique, en écologie et en biologie moléculaire. L’Insectarium y cultive des plantes pour nourrir les insectes (vivariums, volières, etc.). Les serres réservées au Biodôme doivent recréer différents climats: les zones chaudes abritent les plantes tropicales, tandis que les serres froides servent à la conservation des plantes de l'écosystème de la forêt laurentienne. Des plantes aquatiques tropicales y sont également conservées dans des bassins. Le Jardin botanique utilise deux serres pour y produire des potées fleuries et y entreposer les paniers de la collection des Bégoniacées et des Gesnériacées.
Les serres Louis-Dupire
Les serres Louis-Dupire forment un vaste complexe d’une superficie de 2 720 mètres2, situé à la limite nord-ouest du Jardin botanique de Montréal, à l'angle des boulevards Rosemont et Pie IX. De 1959 à 2006, elles ont été dédiées à la production d’annuelles pour l’embellissement urbain. L’école des métiers de l’horticulture devrait occuper les bâtiments lorsque les installations auront été rénovées. Le Jardin botanique de Montréal utilise une partie des serres Louis-Dupire, notamment pour la production d'annuelles et de légumes.
Les activités spécialisées
Les horticulteurs responsables des jardins et des collections peuvent compter sur une horticultrice spécialisée en multiplication qui produit les plants nécessaires à l'amélioration des collections. Sur une base saisonnière, deux émondeurs formés aux plus récentes techniques d'arboriculture prennent soin de l'ensemble des arbres du Jardin. L'équipe compte également un horticulteur spécialisé dans l'installation et l'entretien des systèmes d'irrigation. Les systèmes d'irrigation, reliés à des stations météo, pemettent une gestion plus serrée et plus efficace de l'eau d'arrosage. À l'intérieur des serres, des horticulteurs spécialisés sont responsables de l'arrosage. Sept jours sur sept, ils ajustent les arrosages en fonction des besoins particuliers de chaque collection, de la saison et des températures extérieures.
Une serre à l'épreuve des insectes pour l'Insectarium
Le système de ventilation des serres du complexe C a été conçu pour être à l'épreuve des insectes. Il crée une pression de l'air plus élevée à l'intérieur de la serre ce qui a pour effet de repousser les insectes vers l'extérieur. Pour assurer un contrôle plus complet, on a fermé les volets de la toiture et recouvert les fenêtres latérales d'une moustiquaire en Nytex. Évidemment, le contrôle biologique est de rigueur pour les intrus qui auront déjoué le système de ventilation. C'est ainsi qu'il est possible de produire des plantes hôtes et nectarifères pour l'élevage des insectes, sans utiliser de pesticides.
Chauffage
Le chauffage des serres est assuré par un système à eau chaude. L'ordinateur central enregistre les températures de l'eau à toutes les minutes. Lorsque la température d'une serre baisse, il modifie le débit de l'eau chaude afin d'ajuster la température de la serre. Il peut ainsi répondre aux besoins de chacune des serres avec une précision de un demi-degré centigrade.
Le traitement de l'eau dans la salle mécanique
L'eau est un élément vital puisqu'elle alimente les systèmes de chauffage, d'irrigation et de brumisation de l'ensemble des serres. L'eau de l'aqueduc doit néanmoins subir différents traitements avant d'être distribuée dans les 11 kilomètres de tuyauterie qui parcourent les sous-sols des serres. Elle est chauffée, acidifiée ou déminéralisée, selon les besoins particuliers de chaque collection.