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Détecter les chutes de météorites avec le projet DOMe

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Caméra DOMe au Planétarium
Caméra DOMe du Planétarium.

Les spécialistes estiment qu’il y aurait une dizaine de météorites qui tombent sur le sol québécois chaque année. Malheureusement, la grandeur du territoire et le peu de témoins oculaires font en sorte qu’il est difficile d’observer adéquatement ces chutes et surtout de retrouver des fragments. L’essentiel des météorites tombant au Québec est à̀ jamais perdu! Pour remédier à ce problème, le Planétarium s’est joint au projet FRIPON, appelé DOMe au Québec.

La dernière chute de météorite observée au Québec est survenue il y a plus de 30 ans, en juin 1994. Il s’agit de la météorite de Saint-Robert, dont la plongée dans l’atmosphère terrestre avait fait grand bruit à Montréal et en Montérégie.

DOMe (FRIPON), qu’est-ce que c’est?

DOMe est l’acronyme de Détection et Observation de téores (Detection and Observation of Meteors en anglais). C’est le pendant québécois du réseau FRIPON (Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network (littéralement « Réseau de récupération de bolides et d’observation interplanétaire »)). Derrière ce curieux acronyme se cache un programme très sérieux, dont le but principal est de retrouver un maximum de météorites.

FRIPON consiste en un réseau de caméras ayant des objectifs de type « fisheye » qui permettent une surveillance du ciel à 360 degrés, de nuit bien sûr, mais éventuellement de jour également.

Élaboré en France par un consortium d’observatoires, de laboratoires universitaires et de musées de sciences naturelles, et financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), le projet FRIPON/DOMe compte déjà plus de 100 stations couvrant l’ensemble du territoire français et une partie des pays voisins.

Les caméras automatisées de ces stations détectent les bolides (météores exceptionnellement brillants) qui entrent dans l’atmosphère terrestre, calculent leur trajectoire et déterminent la zone de chute d’éventuelles météorites. Le cas échéant, on déploie des équipes de recherche sur le terrain afin de récupérer un maximum de fragments : c’est le volet science participative du projet FRIPON/DOMe. En France, cet aspect est encadré par le programme Vigie-Ciel.

Pourquoi introduire DOMe au Canada?

Grâce au soutien financier de la Fondation Espace pour la vie, le Planétarium travaille actuellement à implanter un réseau de stations DOMe au Canada. Il sera initialement constitué de 13 caméras couvrant le sud du Québec et la plaine du Saint-Laurent. Grâce à ce projet, nous souhaitons :

  • découvrir de façon plus régulière (et, à terme, systématique) les météorites tombant au Québec;

  • enrichir la collection de météorites du Planétarium avec des échantillons rares et non altérés;
  • identifier les régions du système solaire à l’origine des météorites qui tombent sur Terre;
  • faire de la science participative en impliquant le public et en communiquant avec lui par le biais d’une adaptation locale du programme Vigie-Ciel.

Comment sont réparties les stations DOMe?

Les stations DOMe ne sont pas disposées au hasard. Leur localisation est très importante : elle suit un maillage triangulaire d’environ 100 kilomètres de côté. Ceci permet de déterminer par triangulation la trajectoire des météores qui arrivent dans l’atmosphère terrestre au-dessus de nos régions.

Localisation des caméras DOMe.

En quoi consiste une station DOMe?

Chaque station du réseau DOMe comporte une caméra munie d’une lentille « fish-eye » qui permet de voir le ciel au grand complet, sur 360 degrés; il s’agit d’une petite camé́ra de vidéosurveillance insérée dans un boîtier cylindrique étanche, fermé par un dôme transparent. C’est la seule composante qui est installée en plein air et exposée aux intempéries.

Un ordinateur ultra-compact, sans écran, ni clavier, ni souris, pilote l’ensemble des opérations de la station. Un logiciel analyse en continu les images fournies par la caméra et détecte les météores potentiels. En cas de détection, il communique les données pertinentes aux serveurs du réseau DOMe via Internet.

Un petit commutateur réseau sert d’interconnexion pour les divers câbles Ethernet reliés à la caméra, à l’ordinateur et à Internet. Le commutateur fournit aussi l’alimentation électrique à la caméra à travers son câble Ethernet (protocole PoE ou Power over Ethernet).

Tous ces éléments ainsi que les blocs d’alimentation électrique et la quincaillerie nécessaire pour fixer la caméra de manière sécuritaire sont fournis par le Planétarium.

L’équipe de recherche météorites et projet DOMe au Planétarium