Year
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Testimonial
Étant biologiste, j'ai toujours voulu poser des gestes pour soutenir la biodiversité autant à travers mes activités bénévoles, nos sorties familiales et mon travail. Lorsque nous avons acheté notre première maison il y a 3 ans, nous avons immédiatement entreprit d'en transformer le terrain pour en faire une véritable oasis pour la biodiversité. Dès le départ, le jardin arrière était un magnifique écrin de verdure, avec les thuyas et lilas qui poussent devant la clotûre, qui est recouverte d'un drapé de vigne de rivage qui nous fait un tableau de verdure sur tout le fond de notre terrain. L'espace au sol qui n'était pas occupé par le cabanon, l'abri d'auto et le jacuzzi était un gazoncoupé court jusqu'au bord de la clôture.
Dès la première année, nous avons choisi d'espacer les tontes de gazon pour voir ce qui pourrait y pousser spontanément. J'ai aussi retiré une bande d'un demi mètre de gazon le long de la clotûre et j'y ai planté une diversité de plantes mellifères, indigènes ou non-envahissantes. Nous avons pris soin de tailler le lilas, le thuya et la vigne de façon à préserver l'abri qu'ils constituent pour les oiseaux, qui adorent s'y régaler de raisins et s'y cacher.
Le long de la maison, nous avons une longue haie de cèdres (thuya) de presque 3 mètres de hauteur. Nous désirons aussi la conserver puisqu'elle abrite une population joyeuse de moineaux, qui nichent par ailleurs aussi à plusieurs endroits autour de la maison, sous le porche d'entrée et le balcon arrière. Entre l'entrée du jardin et de notre locataire, dans un petit espace de terre sablonneuse, des framboisiers poussent depuis notre arrivée. Au départ, je pensait devoir les remplacer parce que je ne voyais aucun fruits, mais j'ai constaté la deuxième année qu'il s'agit en fait d'une variété de framboises blanches. Je ne les avait pas remarquées sous les feuilles la première année, mais avec un peu de compost et en ayant ajouté un peu de paille au pied des plants pour éviter que les fruits ne touchent le sol, on a maintenant la chance d'avoir une récolte généreuse de framboises délicieuses tout l'été jusqu'après les premiers gels. Nous en laissons aussi beaucoup pour la faune et les pollinisateurs.
Le jardin du devant était constitué à notre arrivée d'un petit espace gazonné sur lequel trônait un majestueux érable de Norvège d'un âge vénérable. Malheureusement, il fût victime des bourrasques de la tristement célèbre tempête de l'Halloween 2019, et ayant perdu 3 de ses plus grosses branches et tout espoir d'un quelconque équilibre structurel, dût être coupé à notre plus grand regret. Malgré notre demande de planter un chêne afin de fournir une plante hôte pour les lépidoptères, et sachant que notre rue n'a peu ou pas d'autres chênes, l'arrondissement a finalement planté un érable argenté en 2020. Par ailleurs, nous avons éliminé le gazon sur une bonne partie du terrain avant par bâchage, puis nous y avons semé des plantes mellifères pour faire une oasis pour les pollinisateurs au printemps 2020. Depuis, la parcelle s'est agrandie, les tournesols se sont resemés à l'Extérieur de celle-ci, et nous avons plusieurs plants d'aclépiade qui ont produit cette année leurs premières fleurs et semences.
Le résultat de nos efforts jusqu'à présent : malgré que nous n'ayons pas fait d'inventaire exhaustif du nombre d'espèces qui fréquentent nos jardins, il est évident qu'ils soutiennent une grande diversité d'invertébrés. On peut y observer, en tout temps, plusieurs dizaines de bourdons qui s'activent du matin jusqu'au soir, de nombreuses abeilles indigènes dont des halictes verts, abeilles cotonnières, mégachiles, osmies en plus d'abeilles domestiques. On trouve aussi beaucoup d'espèces de guêpes différentes, dont des polistes, guêpes maçonnes (sphécidés), guêpes coucous (chrysididés), etc. Nous avons aussi une belle population de grillons, sauterelles et autres orthoptères, ainsi que des demoiselles et même des lucioles. Nous avons aussi trouvé une mante religieuse cet été dans notre jardin.
Toute cette diversité entomologique a bien entendu un impact sur la diversité ornithologique, et nous avons la chance, en plus des espèces d'oiseaux qu'on voit habituellement dans les jardins, d'avoir la visite d'oiseaux plus habitués de fréquenter des milieux naturels boisés, comme le pic flamboyant, la sitelle à poitrine blanche et la grive solitaire.
Par ailleurs, notre jardin fait aussi partie du territoire de plusieurs marmottes et d'un gros raton-laveur. Nous leur laissons accès sous notre cabanon en guide d'abri, et nous leur laisson les légumes de notre jardin dont ils ont envie puisqu'il y en a suffisament pour partager.
Nous avons planté 4 plants de cassis et quelques plants de mûres, mais ils sont encore petits et ne produisent pas encore.
En plus de ces récoltes comestibles, je récolte une partie des semences de mes fleurs afin de les partager pour ainsi créer plus d'habitat pour les pollinisateurs.
Je tiens aussi à mentionner que malgré que notre terrain ait beaucoup plus l'air d'une jungle que d'un terrain manucuré auxquel ils sont habitués, nous n'avons reçu aucun commentaire négatif ou plainte. Au contraire, plusieurs voisins nous disent combien ils aiments nos fleurs et nos tournesols, et une voisine fait même des "visites guidées" lorsqu'elle passe devant chez nous en promenant son chien, et elle explique le pourquoi de toutes ces fleurs aux autres personnes qui passent devant, en leur disant que c'est une biologiste qui habite là et que c'est pour les abeilles et la biodiversité. Je n'ai pas encore d'affiche, mais j'aimerais beaucoup que notre jardin puisse servir d'exemple de l'impact positif sur la biodiversité qu'on peut avoir, même avec une petite superficie. Je prévois faire un inventaire entomologique dans le futur, et même probablement une bopite entomologique de démonstration de ce qu'on peut retrouver dans notre terrain sur une saison, pour soutenir le potentiel éducatif de notre projet.