L'alose savoureuse se reproduit dans de nombreuses rivières de la côte est de l'Amérique du Nord, du Saint-Laurent jusqu'au nord de la Floride.
Dans le Saint-Laurent, on ne connaissait qu'une seule frayère, celle de Carillon (rivière des Outaouais) mais dans les années 2000, des études récentes ont permis de localiser une seconde frayère en aval du barrage de la rivière des Prairies et on croit qu'il pourrait en exister d'autres.
Comme le saumon, l'alose revient à son lieu de naissance qu'elle retrouve en utilisant des indices olfactifs. Durant ce voyage elle cesse de s'alimenter. La première montaison a lieu vers l'âge de 4 ans.
L'alose savoureuse commence à remonter le Saint-Laurent au printemps, soit en mai ou juin. Elle fait une pause lors de son arrivée en eau douce pour s'acclimater puis poursuivre vers sa frayère natale.
Le frai débute au crépuscule et se poursuit durant la nuit. Plusieurs mâles entourent alors une femelle pour l'inciter à pondre. Les œufs fécondés gonflent jusqu'à 2,5 cm, voir 3,5 cm, et coulent vers le fond pour s'y déposer. L'éclosion à lieu une dizaine de jours plus tard, même plus tôt selon la température de l'eau.
Les alevins, puis les juvéniles retourneront à la mer (dévalaison) au cours de l'été. Lorsqu'ils atteignent la mer, vers la fin septembre, ils font une longueur de 14 cm.
La stratégie reproductrice des différentes populations d'aloses varie selon la latitude. Contrairement aux populations d'aloses des rivières du sud (Floride et Caroline du sud) qui ne se reproduisent qu'une seule fois dans leur vie, les populations d'aloses du Saint-Laurent peuvent venir se reproduire durant plusieurs années consécutives, parfois même jusqu'à 7 fois.
Environ 86 % des aloses qui montent frayer dans le Saint-Laurent n'en sont pas à leur première montaison. Par contre les aloses du Sud produisent beaucoup plus d'œufs (en moyenne 400 000) que les aloses du Saint-Laurent (en moyenne 130 000). Cette stratégie viserait à répartir les risques liés au climat nordique sur plusieurs années.