Dendrobate à tapirer

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Description

Traits distinctifs

Le dendrobate à tapirer est une très belle rainette diurne de la famille des dendrobatidés, une famille de petites grenouilles arboricoles venimeuses d’Amérique tropicale. Il existe une quarantaine de formes distinctes (couleurs et motifs) de ce dendrobate.

Une de ces variantes est très populaire à cause de sa couleur bleu azur. « azureus » est bleu mais ses pattes arborent une teinte plus foncée. Son dos et sa tête sont maculés de points noirs de différentes tailles. Le tympan est ovale et mesure environ un tiers du diamètre de l’œil. Comme beaucoup d’autres anoures (grenouilles), le tympan (externe) des mâles est plus grand que celui des femelles.

D’autres variantes de dendrobates à tapirer présentent des tons de bleu ou de noir avec des bandes orangées, jaunes ou/et blanches sur le dos et les côtés.

Le dendrobate à tapirer arbore une posture recourbée ou verticale. La femelle est plus grosse que le mâle mais il est plus facile de distinguer les sexes si on examine les ventouses au bout de leurs doigts. Les femelles dendrobate ont des ventouses de forme circulaire alors que celles des mâles sont de forme cordiforme (en forme de cœur). N’ayant pas de pieds palmés, le Dendrobate à tapirer est un piètre nageur.

Reproduction

Le mâle grimpe sur une branche ou sur un rocher et émet son cri. La femelle, attirée par ces appels, s’approche du mâle et lui frappe le museau et le dos, à la façon caractéristique des dendrobates. Le mâle amène alors la femelle dans un site de son choix qui est toujours sur terre, jamais dans l’eau. La femelle pond alors de 2 à 20 œufs que le mâle féconde immédiatement. C’est surtout le mâle qui s’occupe des œufs en s’assurant qu’ils restent humides.

Les œufs éclosent de 14 à 18 jours plus tard. À la naissance des têtards, le mâle et la femelle les transportent sur leur dos, un ou deux à la fois, et vont les déposer dans l’eau qui s’accumule entre les feuilles d’une broméliacée (plante épiphyte) ou de tout autre plante qui possède un réservoir de ce genre. Un trou d’eau entre des roches pourrait aussi bien faire l’affaire. La femelle dendrobate vient de temps à autre y pondre un œuf stérile pour nourrir ses têtards.

Occasionnellement, une dizaine de têtards peuvent vivre dans une seule broméliacée, même s’ils ne sont pas tous des mêmes parents. Comme on s’y attend, il y a beaucoup d’agression entre eux et les plus gros n’hésiteront pas à manger les plus petits.

Les têtards deviendront adultes une dizaine de semaines plus tard. Ils atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de 2 ans.

Alimentation

Le dendrobate à tapirer est insectivore. Il consomme des larves d’insectes, des fourmis, des termites, de petites araignées, des acariens, des guêpes, des collemboles et plusieurs autres petits insectes.

Le dendrobate à tapirer n’est pas un chasseur passif. Au contraire, il traque et poursuit activement ses proies.

Il semble que ce soit la consommation de fourmis appartenant aux genres Brachymyrmex et Paratrechina qui est à l’origine de la toxicité de ces rainettes.

Prédateurs

Le dendrobate à tapirer a peu d’ennemi. Ses couleurs vives et éclatantes avertissent ses prédateurs potentiels qu’il est toxique. La peau du dendrobate à tapirer sécrète des toxines cutanées capables de paralyser presque instantanément un oiseau ou un singe. Il existe cependant une araignée qui peut le consommer.

Selon Jim Barnett de l’université McGill, ces grenouilles sont très colorées et repoussent les prédateurs mais, vu d’une certaine distance, ces mêmes couleurs agissent comme un costume de camouflage et rend les dendrobates difficile à repérer.

Contrairement aux adultes, les têtards ne sont pas toxiques et sont donc des proies faciles, notamment pour des crabes arboricoles.

Habitat

Les dendrobates doivent obligatoirement vivre dans des habitats ombragés et humides car leur peau n’est pas aussi cireuse que celle des autres grenouilles et qu’elles perdent ainsi facilement de l’eau par transpiration.

Le dendrobate à tapirer vit généralement au sol, se cachant sous les roches, les troncs et la mousse, généralement près d’un cours d’eau. Bien qu’il soit souvent visible au sol, le dendrobate à tapirer peut aussi grimper à plus de 5 mètres dans les arbres.

Le dendrobate à tapirer habite de petits secteurs forestiers isolés de Guyana, de la Guyane française, du Suriname et du nord du Brésil (Amapá). Ces zones forestières sont naturellement séparées les unes des autres par les montagnes du massif guyanais ainsi que par des zones de savanes. Chacun de ces « îlots » forestiers abrite une variété spécifique de dendrobate à tapirer. Il s’agit d’un phénomène courant (appelé dérive génétique) lorsque des populations sont séparées pendant une période de temps suffisamment longues pour permettre une évolution spécifique à chacune de ces « îles écologiques ». On a là un bel exemple d’évolution en action.

Écologie, comportement

Dans son territoire, le dendrobate à tapirer se déplace par petits bonds. Il est fonceur, agressif et territorial. Les conflits pour la possession d’une femelle ou pour revendiquer un territoire sont fréquents.

Mâles et femelles choisissent un secteur forestier encore jeune qu’ils occupent pendant quelques semaines. Quand survient la saison des pluies, ils se déplacent vers des zones de forêt mature et choisissent des sites propices à passer la mauvaise saison, soit dans des trous d’arbres, soit à la base des feuilles d’un palmier. Le dendrobate à tapirer est alors moins actif et mange peu.

Le mot «tapirer» signifie teindre, d'où son nom anglais. Dans certaines communautés autochtones, le mucus du dendrobate à tapirer est frotté sur la peau dénudée de jeunes perroquets. Cela provoque la repousse de plumes ayant une belle couleur jaune ou rouge. Ces plumes sont très recherchées pour la confection de parures de tête traditionnelles.

Pour le moment, les populations de dendrobate à tapirer sont relativement stables mais, à cause de sa grande beauté, il a été récolté abondamment pour approvisionner les animaleries. Actuellement on le reproduit en captivité mais il ne fait aucun doute que plusieurs individus sont encore capturés en nature.

Il y a un autre danger qui le menace, c’est la destruction de son habitat.

Nom anglais

Dyeing poison dart frog

Nom scientifique

Dendrobates tinctorius

Phylum

Chordés

Classe

Amphibiens (batraciens)

Ordre

Anoures

Famille

Dendrobatidés

Dimensions

Longueur : 3 à 6 cm

Poids

Entre 4 et 8 grammes

Longévité

En nature : 7 à 11 ans En captivité : 8 ans en moyenne mais il peut vivre jusqu’à 12-15 ans

Statut

Préoccupation mineure (UICN)

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