Né en 1885, Conrad Kirouac est mieux connu sous son nom de Marie-Victorin. Ce frère des Écoles chrétiennes et botaniste passionné publie en 1935 La Flore laurentienne, un ouvrage considéré comme un important livre de référence sur la flore québécoise.
Un botaniste infatigable
Le frère Marie-Victorin a animé le Laboratoire de botanique qui deviendra l'Institut botanique de l'Université de Montréal, a fondé l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (ACFAS) en 1923 et est devenu secrétaire général de la Société canadienne d'histoire naturelle en 1925. Son plaidoyer de 1935 auprès du maire Camilien Houde pour la création d'un jardin botanique est resté dans les annales montréalaises :
« Bientôt, on célébrera le tricentenaire de Montréal. À la Ville, à votre ville, il vous faudra faire un cadeau, un royal cadeau. Mais Montréal, c'est Ville-Marie. C'est une femme... Vous ne pouvez tout de même pas lui offrir un égout collecteur ou un poste de police […] Alors, pardieu! Mettez des fleurs à son corsage! Jetez-lui dans les bras toutes les roses et tous les lys des champs. »
Transmettre la connaissance des plantes
Fidèle à sa vocation d'enseignant, le frère Marie-Victorin veille à donner au Jardin une mission éducative et scientifique. En 1938, l'École d'apprentissage horticole est créée et des jardinets d'écoliers sont aménagés. L'année suivante, l'École de l'éveil s'installe au Jardin. Cette institution novatrice a pour but de faire découvrir la nature aux jeunes citadins.
En 1943, Marie-Victorin élabore aussi un projet d'association formelle entre le Jardin et l'Institut botanique de l'Université de Montréal, mais sa mort accidentelle, à l'été 1944, suspend son œuvre. En son hommage, l'herbier du Laboratoire de botanique de l'Université de Montréal sera nommé Herbier Marie-Victorin.