Encadrées par une politique conforme aux normes internationales en matière de santé animale et végétale, les actions en conservation du Biodôme portent sur ses propres collections vivantes, mais aussi sur la sauvegarde en milieu naturel. Le Biodôme participe ainsi à plusieurs programmes nationaux et internationaux de conservation visant à prévenir la disparition et à favoriser la réintroduction en milieu naturel d'espèces menacées. Elle mène également plusieurs projets de recherche sur des espèces menacées ou collabore aux travaux menés par des institutions partenaires.
Encourager la survie de la tortue des bois
La tortue des bois (Glyptemys insculpta) est la plus terrestre des tortues d'eau douce indigènes du Québec. Elle est considérée vulnérable en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune depuis 2005.
Malheureusement, la plupart des populations de tortues du Québec sont à risque en raison de la perte et de la dégradation de leur habitat naturel, des collisions routières et de plusieurs autres facteurs liés aux activités humaines. La tortue des bois est menacée par ces problématiques, mais également par le braconnage et le commerce illégal.
Le Biodôme, en collaboration avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, tente d’aider au maintien des populations de l’espèce en milieu naturel.
Le programme de « bon départ » pour la tortue des bois permet d'élever en captivité des dizaines de jeunes tortues. L’objectif est d'augmenter le taux de survie des jeunes et de les protéger des différentes menaces (prédateurs, braconnage, etc.) lors de leur période la plus critique, soit de l’éclosion jusqu’à ce qu'elles aient un an ou deux. Une fois qu’elles auront atteint une taille et un poids suffisants, les jeunes tortues pourront être relâchées dans leur milieu naturel d'origine, dans la région du Témiscouata et du Madawaska.
Reproduction et élevage de la rainette faux-grillon
La rainette faux-grillon de l’Ouest, Pseudacris triseriata, est la plus petite grenouille vivant au Québec : elle mesure entre 2,1 et 3,7 cm. On la retrouve dans les basses terres de l’extrême sud-ouest de la province. Elle fréquente les milieux humides peu profonds (étangs, fossés, clairières inondées) où elle se reproduit. Depuis quelques dizaines d’années, la situation de la rainette faux-grillon s’est grandement détériorée en raison de la destruction de ses habitats.
Au printemps 2000, la rainette faux-grillon de l’Ouest a été officiellement désignée espèce vulnérable en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.
Le Biodôme, l’Ecomuseum de Sainte-Anne-de-Bellevue et le ministère des Ressources naturelles (MRN) travaillent actuellement avec l’équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest. Le but de cette collaboration est de développer une expertise sur la garde en captivité, l’hibernation, la reproduction et le maintien d’une population captive. Toutes ces connaissances sont nécessaires au cas où une population de survie serait requise, dans l’éventualité d’une perte massive de la population en milieu naturel.
Conservation du chevalier cuivré
Espèce qui n'existe qu'au Québec, le chevalier cuivré, Moxostoma hubbsi, est un poisson menacé de disparition. Cette situation critique a incité le Ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec à développer une technique de reproduction artificielle, en collaboration avec le Biodôme et l'Université du Québec à Montréal.
Ces travaux ont permis la mise au point de méthodes d'induction hormonale, d'incubation des œufs et d'élevage des jeunes. De façon plus spécifique, le Biodôme joue un rôle important dans l'élaboration d'un réseau refuge (« genitarium ») visant à conserver la variabilité génétique de l'espèce. Depuis 1994, de jeunes chevaliers cuivrés issus du croisement entre différents géniteurs sont gardés au Biodôme, à l'Aquarium du Québec et à la pisciculture provinciale de Baldwin-Mills.