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Radio Plantes - Épisode 1 : Les nouvelles botaniques

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Découvrez les nouvelles qui font les manchettes sur les ondes de Radio Plantes cette semaine. L’imminente floraison de l’agave au Jardin botanique de Montréal, un événement attendu depuis 60 ans; la conférence internationale Fleurs sans Frontières sur l'attraction des pollinisateurs par les plantes à fleurs; et enfin, regard sur la généalogie et le parcours migratoire des plantes voyageuses, ces végétaux aujourd’hui établis aux quatre coins du monde!

Transcription

Background rythmé pour les manchettes

Liseron - Bonjour, je suis Liseron des Champs, vous écoutez les nouvelles de Radio-Plantes, la radio des plantes. Voici les manchettes:

L’agave du Jardin Botanique de Montréal.... une floraison attendue depuis 60 ans.

La conférence internationale “Fleurs sans Frontières” à Singapour cette semaine... On en parle dans un instant.

Un mystérieux crime résolu par les équipes de Radio-Plantes...

Et enfin, notre dossier de la semaine, les plantes voyageuses: mythe ou réalité?

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Liseron - Aujourd’hui, aux nouvelles botaniques...

Un récent sondage de l’Institut Botanique révèle que 90% des végétaux de la planète font des fleurs! Ça veut dire que 9 plantes sur 10 utilisent la floraison pour se reproduire. Ce beau succès a débuté il y a 140 millions d’années, quand les fleurs ont fait leur apparition.

Liseron - Fleurs toujours…. On retrouve Mai Linh Aubépine, en direct de la serre des régions arides du Jardin Botanique pour une floraison extraordinaire. Mai Linh, que se passe-t-il?

Mai Linh - Euhh, rien, Liseron, du moins, pas grand chose. On attend la floraison de Águeda L’Agave. L’agave est originaire du Mexique. C’est une plante grasse qui emmagasine l’eau et l’énergie dans ses feuilles. L’agave ne fleurit qu’une fois dans sa vie… ça peut prendre entre 40 et 60 ans…. vous imaginez comme c’est rare!

Liseron - Ah oui! 40 ou 60 ans… pfiou! Moi je fleuris tous les ans! Ahah!

Mai Linh - Oui, ahah! Moi aussi… Mais pour l’agave c’est pas mal plus long! L’agave affirme être sur le point de fleurir, mais nous garde en suspens. Une foule de végétaux attend cet heureux événement avec impatience…. certains sont arrivés il y a une semaine!

Liseron - Oh wow! Il faut avoir de la patience… et ne pas avoir la floraison timide hein!

Mai Linh - Ahaha!

Liseron - Mais alors, comment sait-on que l’Agave est sur le point de fleurir?

Mai Linh - Agueda a déployé sa hampe florale. C’est une tige qui commence à pousser quelques semaines avant que les premières fleurs n’y apparaissent… C’est très impressionnant, la hampe est haute de plusieurs mètres! Elle touche presque le toit de la serre!

Liseron - Wow!!! Et bien merci Mai Linh Aubépine. Vous restez au Jardin Botanique pour nous tenir au courant de tous les développements.

***

Liseron - La Conférence Internationale “Fleurs sans Frontières” a débuté hier à Singapour. Le thème de l’année est “comment attirer les pollinisateurs?”

Chauve-souris, abeilles, papillons, colibris, et lémuriens de Madagascar - entre autres animaux pollinisateurs - sont venus en grand nombre pour partager aux fleurs ce qui les attire chez elles.

La pollinisation, c’est l’acte de transporter le pollen des parties mâles d’une fleur aux parties femelles d’une autre. C’est ce qui permet la fécondation. Chez les plantes à fleurs, la fécondation amène à la naissance d’une graine, protégée par un fruit.

Pour le transport du pollen, les plantes dépendent des insectes et des autres animaux qu’on appelle “pollinisateurs”...

Alors... comment les plantes à fleur peuvent-elles les attirer?

Il existe des dizaines de stratégies différentes! La couleur, la chaleur, l’odeur, le déguisement…. Il s’agit dans tous les cas pour les fleurs de se rendre irrésistibles aux pollinisateurs.

Pour ça, les fleurs leur offrent un bon repas, un peu de chaleur, ou une piste d’atterrissage tout confort...

Hier, des choux-puants ont dévoilé à l’auditoire leur atroce odeur de cadavre en décomposition… de nombreux animaux ont pris la fuite, sauf les insectes amateurs d’odeurs fortes, qui sont arrivés à toute vitesse.

L’orchidée Ophrys mouche a fait une démonstration très originale en présentant sa fleur qui ressemble à une mouche femelle à l’auditoire…. Des dizaines de mouches mâles se sont précipitées sur la fleur pour la demander en mariage!

La conférence va durer une semaine et s’achèvera par un grand banquet floral.

***

Liseron - Un crime mystérieux dans un paisible jardin communautaire de Montréal a été résolu par les équipes de Radio-Plantes, au cours de l’émission l’Heure du Crime. On écoute tout de suite… oh! ... Attendez!

On m’informe que nous avons des nouvelles d’Agueda L’Agave au Jardin Botanique. Nous retrouvons Mai Linh Aubépine en direct. Mai Linh?

Mai Linh - Oui Liseron. L’agave est sur le point de fleurir. Les plantes et les insectes retiennent leur souffle. Comme vous le savez, les plantes fleurissent lorsqu’elles atteignent la maturité et sont prêtes à se reproduire.

L’agave, elle, est une plante du désert, et pour les plantes du désert, c’est la saison des pluies qui marque le début de la floraison. Les conditions dans la serre du Jardin Botanique sont actuellement idéales… et …. 

applaudissements et célébrations (fusées, confettis hourra)

Liseron - Mai Linh?

Mai Linh - Oh ciel bleu! Liseron...c’est magnifique. Les premières petites fleurs jaune pâle viennent de montrer le bout de leurs étamines! Quel grand moment d'émotion ! Fleurir pour la première et la dernière fois à 60 ans, c'est beau !

Liseron - Quelle belle histoire. Merci Mai Linh Aubépine.

  Musique

Liseron - On passe maintenant à notre dossier spécial “Plantes Voyageuses: Mythe ou réalité?”, un dossier préparé par Luis Maïs. Luis, cette enquête sur les plantes voyageuses, c’est d’abord une histoire personnelle?

Luis - Oui tout à fait Liseron. Je suis né au Québec mais, l’ancêtre de tous les maïs est originaire du Pérou. Je me suis demandé comment ils se sont déplacés jusqu’au Québec…. Nous les plantes, on est plutôt ancrées au sol! … C’est comme ça que le projet a débuté.

Liseron - Quand on y pense, c’est vrai que plusieurs végétaux présents aujourd’hui au Canada ont des origines très diverses… comme les humains d’ailleurs!

Luis - C’est vrai Liseron. De nombreuses plantes ont voyagé en accompagnant des humains… Mais les humains ne sont pas toujours à l’origine de nos voyages…. et c’est ce qui m’a vraiment fasciné quand je préparais ce reportage.

Liseron - On écoute tout de suite “Plantes Voyageuses: Mythe ou réalité?”, un reportage qui nous amène aux 4 coins du monde...

  Musique d’intro, reportage avec habillage sonore

Noémie - “Bonjour, je suis Judy Kiwi, directrice de la société de généalogie botanique de Colombie-Britannique. Notre mission c’est d’aider les végétaux à retracer leurs ancêtres.”

Luis à la narration - Judy Kiwi, comme beaucoup de végétaux, est passionnée d’histoire et de voyages. Ce matin, elle a un rendez-vous téléphonique avec des généalogistes de la vallée du Yangzi Jiang, en Chine.

Noémie - “En fait, les Kiwis sont des fruits originaires de Chine. Mais par la suite, ils ont voyagé avec les humains… Aujourd'hui les populations de kiwis les plus importantes se trouvent en Chine, en Italie et en Nouvelle-Zélande.

Luis - Au cours de leurs voyages, des conquêtes et des colonisations, certains humains curieux ont ramené chez eux des plantes nouvelles pour les cultiver et les étudier.

Noémie - “Par exemple, la tomate, si présente dans la cuisine italienne, vient d’Amérique centrale. Quand les Européens ont colonisé les Amériques, ils ont ramené en Europe des plants de tomates….”

Luis - Judy ajoute que d’autres plantes ont fait le voyage dans l’autre sens.

Noémie - “Les pommes cultivées ici, au Canada, sont originaires du continent eurasien… Les Européens les ont amenées en Amérique, où elles se sont épanouies avec succès! En fait, les pommiers ont traversé l’Atlantique dans le sens inverse des tomates…”

Luis - Mais… les plantes voyagent parfois en passager clandestin. Des graines se dissimulent sous la semelle d’une chaussure, s'accrochent à un manteau, ou à la fourrure d’un animal.

Oui, les animaux aident aussi, sans le savoir, les plantes à voyager. Ils emportent les fruits avec eux, parfois ils les échappent ou les abandonnent à moitié dévorés… Les graines peuvent ensuite germer et faire de nouvelles plantes.

On écoute Jean-Philippe Latulipe, expert botanico-légal.

Jean-Philippe - “Pensez aux écureuils! Ils cachent des noix un peu partout, en oublient certaines, et pouf, un arbre pousse! Et les crottes aussi! Les crottes c’est important. Quand un ours mange un fruit, souvent, il ne digère pas complètement les graines qui se retrouvent intactes à la sortie.”

Luis - Mais, nous les plantes n’avons pas toujours besoin d’humains ou d’animaux pour nous déplacer. Nous savons faire preuve d’autonomie. Le pissenlit en est un bon exemple. Un coup de vent souffle les graines et les emporte au loin. Un seul pissenlit fait plus de 2000 graines! C’est pour ça qu’on en trouve absolument partout! Mais le vent n’est pas le seul élément impliqué…. Jean-Philippe Latulipe:

Jean-Philippe - Son d’eau … La noix de coco est une navigatrice expérimentée! Le cocotier laisse tomber une noix de coco, elle est emportée par le courant de l’océan, et se retrouve sur une autre île, où elle peut germer et donner naissance à un cocotier! C’est probablement comme ça que les cocotiers se sont répandus sur les îles de l’océan Pacifique.”

Luis - Au fil de la recherche, une évidence apparaît. Les plantes voyagent, avec ou sans animaux, avec ou sans humains. Depuis des millions d’années, elles ont fait le tour du monde. Alors, les plantes voyageuses… mythe ou réalité? Le mythe, c’est l’immobilité. La réalité, c’est le voyage.

  Musique de fin de reportage

Liseron - C’était un reportage de Luis Maïs. Journaliste à la recherche: Marie-France Garance. Luis, c’était fascinant! Je retiens que, pour voyager, on peut compter sur la force du vent, celle de l’eau, et sur la gourmandise des humains et des animaux. Bien sûr, c’est grâce aux humains si on prend l’avion maintenant… et qu’on va dans l’espace!

Luis - C’est exact! Des plantes poussent en ce moment même dans la station spatiale internationale… La première plante à y avoir fleuri est entrée dans l’histoire de la botanique.

Liseron - Je rappelle à nos auditeurs et nos auditrices qu’il s’agit de l’astro-plante Yasmina Zinnia, qui a donné naissance à de jolies fleurs orangées en 2016 dans la station spatiale internationale. Luis, un mot de conclusion?

Luis - Et bien… même si nos racines nous retiennent dans le sol, notre immobilité est seulement apparente. Nous, les végétaux on est plein de ressources pour partir à l'aventure et nous adapter à toutes sortes de milieux!

Liseron - Merci Luis. Cela conclut notre émission d’actualité, les Nouvelles Botaniques. On se retrouve samedi prochain à la même heure pour les nouvelles de la semaine. Je suis Liseron des Champs et vous écoutez Radio-Plantes, la radio des plantes.

Fin