Originaire d'Asie, la renouée du Japon (Reynoutria japonica var. japonica, syn. Fallopia japonica) a été introduite en Amérique du Nord à des fins ornementales au 19e siècle. Cette vivace à croissance rapide atteint 2 à 3 m de hauteur pendant l'été. Ses tiges creuses et noueuses sont semblables à celles du bambou, d'où les appellations de bambou japonais ou de bambou mexicain qu'on lui attribue parfois. À la fin de la saison, elle produit des panicules de fleurs blanc crème.
La renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis) et la renouée de Bohème (Reynoutria x bohemica) lui ressemblent beaucoup et sont également très envahissantes.
Une espèce exotique envahissante
De prime abord, ces caractéristiques peuvent séduire le jardinier, mais il ne faut pas se laisser tromper. Cette belle plante figure au palmarès des 100 pires espèces envahissantes de la planète selon l'Union mondiale pour la nature (UICN). Les cultivars au feuillage panaché sont eux aussi envahissants.
La renouée du Japon possède des rhizomes qui peuvent s'enfoncer à plus de 2 m de profondeur et s'étendre latéralement sur 7 m!
Elle forme des peuplements denses qui étouffent les espèces indigènes, appauvrissant ainsi la diversité biologique des écosystèmes.
Reproduction
En Amérique du Nord, la plante se reproduit essentiellement de façon végétative, mais ce mode de reproduction est fort efficace : un minuscule fragment de tige ou de rhizome peut donner naissance à un nouveau plant.
En outre, les fragments de rhizome peuvent demeurer en dormance dans le sol pendant de nombreuses années. Enfin, l'absence d'ennemi naturel facilite également l'établissement de cette véritable peste.
Dissémination
Les fragments de tige et de rhizome de la renouée du Japon peuvent être disséminés lors des crues, mais ce sont principalement les activités humaines qui contribuent à leur dispersion (aménagement paysager, travaux d’excavation avec déplacement de sol).
Où retrouve-t-on la renouée du Japon?
La renouée du Japon colonise les bords des plans d'eau, les milieux humides, les fossés, les canaux d'irrigation, les abords des routes et les milieux perturbés. Elle limite l'accès aux cours d'eau et favorise l’érosion des berges. Elle pourrait aussi accroître les risques d’inondation en raison des tiges mortes qui flottent à la surface de l'eau au printemps et qui obstruent l’écoulement de l’eau.
Elle est aussi fréquente en milieu urbain. On peut parfois voir ses rhizomes percer l'asphalte!
Comment lutter contre cette plante?
L'éradication de la renouée du Japon est extrêmement difficile, aussi faut-il éviter à tout prix de la cultiver. Si la plante est présente dans votre jardin, coupez ses tiges au ras du sol, et ce, à plusieurs reprises pendant la saison, de façon à épuiser ses réserves. Vous devrez procéder ainsi pendant plusieurs années. À noter que couper une colonie seulement une fois risque de stimuler sa croissance.
Vous pouvez tenter d’éliminer des jeunes plants ou une petite colonie en retirant complètement le système racinaire du sol. Attention, les rhizomes sont très profonds et il y a un risque d'oublier des fragments dans le sol. Lorsque la colonie est trop grosse ou bien établie, cette méthode s’avère peu appropriée. Il faut également faire un suivi serré.
Ne compostez pas les résidus de taille et ne les jetez jamais en milieu naturel.
Prenez soin de ramasser tous les résidus de coupe, mettez-les dans des sacs à ordure robustes et étanches. Entreposez ensuite ces sacs au soleil pendant quelques semaines avant d’en disposer lors de la collecte des déchets.
À la suite de l’arrachage, il peut être souhaitable d’installer une bâche foncée (comme un géotextile épais, une géomembrane ou une toile en polyéthylène foncée) pour empêcher la lumière d’atteindre le sol. La toile doit dépasser de quelques mètres le pourtour de la colonie pour éviter que de nouvelles tiges n’apparaissent en périphérie. De plus, elle doit être laissée en place pendant de nombreuses années.