Les populations de poissons pélagiques tels que le maquereau et le hareng, utilisés comme appâts pour la pêche de crustacés au Québec, sont en déclin. Une équipe du Biodôme, dirigée par le Dre Nathalie R. Le François, et ses partenaires en biotechnologies, examinent la possibilité d’utiliser une base de microalgues cultivées en photobioréacteurs comme solution de rechange écoresponsable pour remplacer l’appât traditionnel.
Les nouveaux appâts seraient produits à partir d’espèces de faible niveau trophique, se trouvant au bas de la chaîne alimentaire, telles que les microalgues avec ou sans ajouts de sous-produits d’insectes.
Des essais sur le homard américain (Homarus americanus) ont été conduits au Laboratoire de physiologie, aquaculture et conservation (LPAC) du Biodôme de Montréal grâce à un don à la Fondation Espace pour la vie et au soutien de l’Institut de recherche en biologie végétale.
Des appâts prometteurs en cours d’essai
Les résultats observés par l’équipe du Dre Le François sont à ce point prometteurs qu’un programme impliquant l’Université Laval, l’Université du Québec à Chicoutimi, la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk (PNWW), l’École des Pêches et de l’Aquaculture du Québec et le Conseil national de recherche du Canada est actuellement en structuration. Il tente de résoudre les questions qui subsistent en termes de production, d’attraction, de composition et d'évaluation des aspects socioéconomiques liés au développement d’une filière québécoise d’approvisionnement en nouveaux appâts.
Les installations de laboratoires aquatiques au Biodôme de Montréal sont actuellement en relocalisation en prévision d'une amélioration des capacités techniques et analytiques spécifiquement liées à ce programme.
En attendant, dès 2025, des essais préliminaires en mer sur le homard américain sont prévus au Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord, ainsi que sur l’oursin vert au large de Cacouna. De plus, des essais en conditions contrôlées seront réalisés sur le crabe des neiges (Chionoecetes opilio) par le Biodôme au Laboratoire aquatique de recherche en sciences environnementales et médicales (LARSEM) de l’Université Laval, en collaboration avec l’équipe du Dr Grant W. Vandenberg. Le financement de ces activités est assuré par la Fondation Espace pour la vie, la PNWW et l’Université Laval.