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Carnet horticole et botanique

Sol vivant

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Le sol contient des millions d'organismes vivants, des vers de terre par exemple
Photo : Insectarium de Montréal (Mélanie Riverin)
Lombric, Québec, Canada.

Le sol n'est pas uniquement composé de particules de roches et de matières organiques. Il contient également de l'eau, de l'air et des millions d'organismes vivants : algues, bactéries, champignons, cloportes, nématodes, vers de terre, collemboles, araignées, escargots, acariens, etc. La présence de ces organismes bénéfiques est essentielle à la fertilité du sol et à la bonne croissance des plantes : grâce à eux, la matière organique est transformée en éléments nutritifs, le sol a une meilleure structure, les ravageurs sont moins nombreux, etc.

Comment peut-on favoriser l'activité biologique du sol?

Pour pouvoir vivre dans le sol, les organismes vivants ont besoin d'oxygène, d'humidité, de chaleur, de nourriture et d'un pH voisin de la neutralité. On obtient ces conditions en ajoutant régulièrement de la matière organique au sol (principalement sous forme de compost ou de fumier composté), en utilisant des engrais qui ne sont pas directement assimilables par les végétaux, en bannissant les pesticides qui tuent toute forme de vie, en corrigeant le pH au besoin et en adoptant de bonnes pratiques (arrosages adéquats, travail réduit du sol, paillis, etc.).

Les mycorhizes

Certains champignons présents dans le sol vivent en symbiose avec les végétaux. Les hyphes de ces champignons, soit de minces filaments, se fixent aux extrémités racinaires des plantes et s'étendent partout dans le sol. Cette association porte le nom de mycorhize. Elle est bénéfique pour les deux organismes en cause : la plante assure la nutrition du champignon en lui fournissant une partie des sucres issus de la photosynthèse; en retour, le champignon permet à la plante d'absorber plus d'eau et de minéraux, il la protège contre les pathogènes des racines et améliore la structure du sol. La plante mycorhizée a ainsi une croissance plus rapide, une meilleure reprise, une plus grande résistance aux maladies et à la sécheresse et elle est plus productive.

En milieu naturel, les champignons mycorhiziens abondent. Malheureusement, dans nos jardins, ils ont presque tous disparus. Les pratiques suivantes sont en cause : le travail excessif du sol, l'utilisation abusive d'engrais et l'application de pesticides.

Que faire pour corriger la situation?

  • Éviter de retourner le sol trop profondément. Favoriser les pratiques telles que le binage ou le bêchage léger.
  • Utiliser moins d'engrais. Privilégier les formes insolubles, organiques ou minérales, qui ne sont pas directement assimilables par les végétaux.
  • Éviter l'emploi de pesticides.
  • Augmenter la teneur en matière organique du sol par des apports de compost ou de fumier composté. Incorporer ces amendements superficiellement à l'aide d'une griffe, d'une binette, d'un cultivateur ou d'une serfouette, car les mycorhizes résistent mal aux perturbations du sol.
  • Maintenir le pH du sol voisin de la neutralité, par des apports légers, réguliers et superficiels d'amendements minéraux.
  • Inoculer des champignons bénéfiques.

Il est maintenant possible d'acheter des champignons mycorhiziens chez les détaillants de produits horticoles. Ceux-ci sont vendus sous forme de spores, mélangés à de la vermiculite, de la perlite ou de la tourbe de sphaigne. On en retrouve pour le potager, les annuelles, les vivaces, les arbres, les arbustes, les bulbes, etc. Il existe également des terreaux et des composts qui contiennent déjà des champignons bénéfiques.

Conseils d'utilisation des mycorhizes

  • Certains champignons mycorhiziens ne s'associent qu'avec un type de plantes en particulier. On dit qu'ils sont spécifiques à leur hôte. D'autres peuvent coloniser une grande variété de végétaux. L'idéal est de choisir un mélange spécialement conçu pour le type de plantes que l'on désire cultiver (ex. : arbres et arbustes).
  • Les plantes de la famille des Éricacées (rhododendrons, bleuets, canneberges, etc.) vivent en symbiose avec des champignons particuliers, mais ceux-ci ne sont pas encore commercialisés.
  • Certaines plantes ne vivent pas en symbiose avec les champignons (ex. : chou, betterave, œillet, gypsophile, etc.). La liste des exceptions figure généralement sur l'étiquette du produit.
  • Pour pouvoir se développer, les champignons mycorhiziens doivent entrer en contact direct avec les racines des plantes. Il est donc recommandé de les employer au moment du semis, de la plantation ou de la transplantation.
  • Les champignons mycorhiziens étant des organismes vivants, il ne faut pas les exposer au gel ou à de fortes chaleurs. Idéalement, il faut les conserver dans un endroit sec et frais (entre 4 ºC et 20 ºC). Dans ces conditions, les champignons peuvent survivre pendant deux ans.
  • Les champignons mycorhiziens se développent au fur et à mesure que les racines des végétaux s'allongent. Il n'est donc pas nécessaire d'en appliquer plus d'une fois au cours de la vie de la plante.
  • La quantité de champignons mycorhiziens à appliquer varie en fonction de la dimension du système racinaire des végétaux. Des recommandations figurent sur l'étiquette du produit.