Pour réussir la culture des orchidées, il faut tenter de recréer les particularités de leur milieu naturel d'origine. On doit ainsi moduler les paramètres qui influencent leur croissance et leur floraison : l’arrosage, la luminosité, la température, l’humidité relative et la fertilisation.
Conseils pour la culture de vos orchidées
⬇ Arrosage | ⬇ Humidité atmosphérique | ⬇ Rempotage | |
⬇ Luminosité | ⬇ Fertilisation | ||
⬇ Température | ⬇ Taille |
Les facteurs influençant la floraison
La plante fleurit lorsqu’elle est suffisamment mature et que les conditions de culture sont adéquates. L’initiation florale est régie par une combinaison de stimuli extérieurs complexes et spécifiques au milieu d’origine de chaque espèce d’orchidée.
Certaines ont besoin d’une période de sécheresse, tandis que d’autres réagissent à la longueur du jour ou aux variations saisonnières de température et d’humidité.
Bien adapter l’arrosage
Il est préférable d’arroser le matin avec de l’eau tiède. On peut aussi vaporiser légèrement les feuilles et les racines qui se trouvent hors du pot.
La fréquence des arrosages doit être adaptée aux différents genres d’orchidées, à leur stade de développement (plantule ou plante mature), à leur cycle de croissance (repos, croissance végétative, floraison) ainsi qu’aux conditions de culture (substrat, lumière, température, humidité atmosphérique).
Un arrosage différent selon le type d’orchidée
Les orchidées sympodiales munies de pseudobulbes (Cattleya, Cymbidium) sont adaptées à des cycles d’humidité et de sécheresse quotidiens et saisonniers dans leur milieu naturel. En toute saison, il faut laisser le substrat sécher complètement entre les arrosages. Cependant, il faut leur offrir un bon taux d’humidité atmosphérique. Durant l’été, il faut arroser plus fréquemment. Les orchidées montées sur plaques exigent alors jusqu’à deux arrosages quotidiens.
Les orchidées monopodiales sans pseudobulbes doivent être arrosées régulièrement tout au long de l’année. Pour les Phalaenopsis et les Paphiopedilum, on veillera à laisser sécher le substrat de moitié avant d’arroser à nouveau. Pour les Vanda, il faut attendre que le substrat soit complètement sec, tout en gardant un taux d’humidité élevé autour de la plante.
Des besoins en lumière variables selon le genre d’orchidée et la saison
En règle générale, les Paphiopedilum et les Phalaenopsis requièrent une lumière faible à modérée et apprécient le soleil direct du matin (fenêtre orientée à l’est). À l’automne, pour stimuler la floraison, on doit augmenter la luminosité en déplaçant les plants près d’une fenêtre orientée à l’ouest ou en les rapprochant des néons dans le cas d’une culture sous éclairage artificiel.
Les Cattleya, les Cymbidium et les Vanda ont besoin d'une plus grande luminosité, avec un maximum de soleil direct (fenêtre orientée au sud ou à l'ouest).
Durant l’été, on peut placer les orchidées à l’extérieur, mais toujours à l’abri du soleil brûlant. Leur sortie doit se faire de façon progressive : il est essentiel de leur fournir une période d’acclimatation.
Le rôle important de la température
À chaque espèce d’orchidée correspondent des conditions de température optimales.
Chez plusieurs genres, il faut un écart de 5 à 10 degrés Celsius entre le jour et la nuit pour stimuler la floraison. Cette différence de température doit être maintenue jusqu’à l’apparition de la hampe florale.
Conditions recommandées pour les principales orchidées cultivées
Genres | Arrosage | Température optimale (en degrés Celcius) | ||
---|---|---|---|---|
diurne | nocturne | nocturne (initiation florale) | ||
Paphiopedilum et Phalaenopsis | Laisser sécher le substrat de moitié entre les arrosages | 25 | 21 | 15 |
Cattleya | Laisser sécher le substrat complètement entre les arrosages | 21 | 17 | 14 |
Cymbidium (froid) | Laisser sécher le substrat complètement entre les arrosages | 18 | 12 | 10 |
Cymbidium (tempéré) | Laisser sécher le substrat complètement entre les arrosages | 21 | 15 | 13 |
Vanda | Arrosages fréquents. Laisser sécher le substrat complètement entre les arrosages | 24-30 | 19 | - |
Les Paphiopedilum et les Phalaenopsis doivent être exposés à des températures plus fraîches pour fleurir. La température nocturne doit se situer autour de 15 degrés Celsius. Ce traitement a lieu normalement entre la mi-août et la fin octobre. Dès l'apparition de la tige florale à la base de la plante, la température nocturne est ramenée à la normale, soit autour de 21 degrés Celsius. Pour en savoir plus, voir l'article Faire refleurir une orchidée phalaénopsis.
L’initiation florale des Cattleya nécessite généralement une température de nuit de 14 degrés Celsius.
Les Cymbidium, quant à eux, exigent des températures nocturnes de 10 à 13 degrés Celsius, selon qu’ils proviennent de régions froides ou tempérées. Dans le sud du Québec, la culture extérieure estivale dans un endroit légèrement ombragé procure aux Cymbidium les conditions idéales de croissance. Il faut toutefois prendre soin de les rentrer avant les premières gelées automnales.
Enfin, les Vanda, originaires d’Asie tropicale humide, nécessitent des conditions stables (chaleur, humidité et lumière intense) toute l’année. Pour fleurir, ils doivent avoir atteint la maturité; ils n’ont pas besoin de baisse de température.
Humidité atmosphérique : viser le bon taux pour assurer une bonne croissance
Les orchidées requièrent habituellement une humidité relative assez élevée. Cependant, les conditions d'humidité ne sont pas toujours idéales à l'intérieur, particulièrement en hiver. Durant cette saison, il faut viser un taux d’humidité de 50 % le jour et de 30 % la nuit. Du printemps à l’automne, une humidité relative supérieure à 50 % est bénéfique pour les orchidées.
Pour augmenter l'humidité atmosphérique autour des plantes, on peut les regrouper ou placer les pots sur de grandes soucoupes contenant du gravier et un peu d’eau. Il faut s’assurer que la base des pots ne soit pas directement en contact avec l'eau, auquel cas il y aurait risque de pourriture des racines. L’utilisation d’un humidificateur donne aussi d'excellents résultats.
Fertiliser avec justesse
La fertilisation est nécessaire uniquement lorsque les plantes sont en croissance active, jusqu’au début de la floraison, soit approximativement de février à fin octobre.
Les orchidées croissent lentement et apprécient un apport d’engrais peu concentré de façon régulière. Pour éviter de brûler les racines, les engrais chimiques doivent être dilués au quart ou à la moitié de la dose recommandée. Au besoin, on peut faire un lessivage à l’eau claire pour éliminer les dépôts de sel.
Choisir le bon engrais selon la période du cycle de croissance de l’orchidée
De la période de croissance végétative jusqu'au début de l’initiation florale (de février à mi-août), choisissez un engrais riche en azote (ratio NPK : 2-1-1).
Durant la période d'initiation florale (de la mi-août à la fin d’octobre), optez pour un engrais riche en phosphore (ratio NPK : 1-2-1) en alternance avec un engrais équilibré (ratio NPK : 1-1-1).
Lorsque la hampe florale apparaît, une fertilisation mensuelle avec un engrais équilibré (ratio NPK : 1-1-1) est suffisante. À l’ouverture des boutons, cessez la fertilisation pour prolonger la vie des fleurs. Un arrosage à l’eau claire (sans engrais) suffit jusqu’à la reprise de la croissance végétative au printemps.
Où tailler la hampe florale?
Après la floraison, les hampes florales des orchidées doivent être coupées jusqu'à leur base.
Seule exception, les Phalaenopsis peuvent bénéficier d'une seconde floraison en coupant la hampe sous les fleurs fanées et au-dessus d'un bourgeon latent (voir le schéma). Ne répétez pas l’opération pour ne pas affaiblir la plante.
Illustration : Espace pour la vie/Audrey Desaulniers
L’art de rempoter les orchidées
Plusieurs raisons peuvent justifier le besoin de rempoter une orchidée. Le rempotage s'effectue entre autres lorsque :
- le substrat est décomposé;
- la plante est trop développée pour son pot;
- le substrat se draine mal;
- il y a pourriture des racines.
Choisir le bon substrat pour le rempotage
La plupart des orchidées peuvent se cultiver en pot dans divers substrats. Les matériaux choisis doivent être légers et aérés, avoir une bonne capacité de rétention d'eau et offrir un bon support aux racines.
Les composants organiques doivent se décomposer lentement. Le contenant doit être muni d'orifices pour le drainage. On peut ajouter des billes d'argile ou des morceaux de polystyrène expansé au fond du pot pour faciliter le drainage.
Certaines orchidées se cultivent en épiphytes, accrochées sur des plaques de liège, de fibres de fougères arborescentes ou de matériaux synthétiques (Bulbophyllum sp.). Les Vanda sont habituellement plantés en paniers ajourés dans des morceaux d'écorce grossière.
Enfin, la culture semi-hydroponique dans des substrats inertes (billes d'argile expansée) avec des engrais naturels donne de bons résultats pour plusieurs genres d'orchidées.
Types de matériaux à utiliser
Le milieu de croissance d’une orchidée peut être composé d'un matériau unique (fibres de fougère, écorces de coco) ou d'un mélange de matières diverses :
- Écorces de séquoia, de sapin Douglas ou de noix de coco
- Fibres de fougères arborescentes
- Cubes de laine de roche
- Perlite
- Diatomite
- Roche volcanique
- Charbon de bois
- Mousse de sphaigne
La mousse de sphaigne n'est pas essentielle. On peut la remplacer par la laine de roche ou la diatomite (terre de diatomées). Ces matériaux très poreux ont une bonne capacité de rétention d'eau, tout en offrant une aération optimale. De plus, ils ne se décomposent pas, ce qui permet de réduire la fréquence des rempotages.
Dimensions des matériaux composant le substrat
La taille des particules (fines, moyennes ou grossières) doit être choisie en fonction de la grosseur des racines et du stade de développement des plantes cultivées.
Les matériaux finement broyés retenant bien l’humidité conviennent aux plantules et aux orchidées à racines fines (Miltonia sp.). Les substrats de taille moyenne sont utilisés pour la plupart des plantes de grosseur intermédiaire. Les matériaux plus gros procurent un meilleur drainage aux orchidées matures dans de gros pots.
Exemples de mélanges pour les substrats | |||
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Substrat de taille fine (2-7 mm) |
Substrat de taille moyenne (7-15 mm) |
Substrat de taille grossière (15-25 mm) |
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Écorces d’arbres ou de noix de coco | 1 | 1 | 1 |
Laine de roche; diatomite; fibres de fougères | 1 1/2 | 1 | 1/2 |
Perlite | 1/2 | 1/2 | 1/2 |
Charbon de bois | 1/4 | 1/4 | 1/4 |