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Une belle occasion de repérer Mercure

Mercure © (NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington)
Une belle occasion de repérer Mercure

Avez-vous déjà vu la planète Mercure? Je parie que non : la plupart des gens n’ont jamais observé la présence de la petite planète dans le ciel. Ne vous en faites pas, elle échappe même à de nombreux astronomes amateurs!

Mais voilà, vous avez dès maintenant l’occasion d’ajouter Mercure à votre « tableau de chasse » personnel. En effet, la planète effectue ces jours-ci l’une de ses meilleures apparitions de l’année : du 20 janvier au 5 février,on la retrouve au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest, 45 minutes après le coucher du Soleil. Puisque Mercure ne se trouve alors qu’à quelques degrés au-dessus de l’horizon, un point de vue parfaitement dégagé dans cette direction s’impose.

Le 31 janvier, au crépuscule, le mince croissant lunaire s’ajoute à la scène; la Lune repose alors à seulement 6 degrés à droite de Mercure, légèrement plus près de l’horizon. Le lendemain soir, 1erfévrier, le croissant lunaire se sera déplacé et apparaîtra cette fois une dizaine de degrés au-dessus de la planète. Après le 5 février, on perd de vue Mercure, qui faiblit rapidement et se rapproche du Soleil.

La planète furtive

Des cinq planètes visibles à l’œil nu, quatre sont faciles à voir, même en pleine ville. Vénus est si brillante qu’on la repère sans peine à travers les lueurs de l’aube ou du crépuscule, même si son orbite est plus proche du Soleil et qu’elle ne s’en écarte jamais plus de 47 degrés du point de vue de la Terre. Mars, Jupiter et Saturne sont brillantes elles aussi et se retrouvent régulièrement très haut dans le ciel en plein cœur de la nuit. C’est donc la petite Mercure qui représente le plus grand défi pour l’observation visuelle. L’orbite sur laquelle elle circule est encore plus près du Soleil que celle de Vénus : de notre point de vue sur Terre, l’écart maximum entre Mercure et notre étoile ne dépasse pas 28 degrés. Mercure est aussi de plus petite taille que Vénus, et sa surface est relativement sombre : son éclat maximal est donc beaucoup plus faible que celui de Vénus. Enfin, la petite planète ne met que 88 jours à boucler une révolution autour du Soleil : les périodes de visibilité de Mercure alternent entre l’aube et le crépuscule, et ne durent que quelques semaines à la fois. Ce qui complique encore la donne, c’est que ces apparitions furtives ne sont pas toutes favorables : pour un même écart angulaire par rapport au Soleil, la planète peut se retrouver plus ou moins haute sur l’horizon, selon le moment de l’année. Pour diverses raisons géométriques, les meilleures élongations du soir sont celles qui se produisent en hiver et au printemps, tandis les meilleures apparitions du matin surviennent en été et à l’automne. L’horizon doit également être libre de toute obstruction.

Mercure dévoile ses mystères

Malgré sa relative proximité de nous, Mercure est longtemps restée la petite négligée de l’exploration spatiale. Bien que la sonde Mariner 10 soit passée près de la petite planète pour un rapide survol en 1974, plus de 30 ans se seront écoulés avant qu’on y envoie une autre mission pour l’étudier de manière systématique et prolongée. C’est ce que fait actuellement la sonde Messenger, en orbite autour de Mercure depuis 2011. Au premier coup d’œil, la surface de Mercure, criblée de cratères d’impacts, rappelle celle de la Lune, mais sans les vastes plaines de basalte (les « mers » lunaires) de cette dernière. Sa rotation très lente, 58 jours par rapport aux étoiles, est comparable à sa révolution. Conséquence étonnante : un jour sur la planète dure deux années mercuriennes, soit 176 jours terrestres! Si près du Soleil, la surface de Mercure connaît des écarts de température extrêmes : à midi, la température peut atteindre 425 degrés Celsius — assez pour fondre le plomb! Mais sans atmosphère pour emmagasiner la chaleur, la température plonge à  –170 degrés la nuit! Malgré tout, près de pôles de la planète, on trouve des cratères dont le fond est perpétuellement plongé dans l’ombre : il s’y trouverait de substantielles réserves de glace d’eau et d’autres composés volatiles surgelés…

Le saviez-vous?

Les cratères à la surface de Mercure sont nommés d’après des artistes décédés — musiciens, peintres ou auteurs — qui ont contribué de manière significative à leur discipline.

 

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