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Les passages de Mercure de 2006, 2016 et 2019

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Passage de mercure du 11 novembre 2019
Photo : Planétarium Rio Tinto Alcan, d'après F. Espenak/EclipseWise.com
Passage de Mercure devant le Soleil 20191111
  • Passage de Mercure devant le Soleil 20191111
  • Passage de Mercure du 9 mai 2016
  • Passage de Mercure 2006 (SOHO/NASA/ESA)
  • Passage de Mercure

Les 8 novembre 2006, 9 mai 2016 et 11 novembre 2019, les observateurs du Québec ont eu la chance d'assister à un phénomène astronomique peu commun. La planète Mercure est alors passée exactement entre le Soleil et la Terre. Pendant quelques heures, la planète est apparue en silhouette devant la surface de notre étoile.

En 2006, seule la première partie du phénomène était théoriquement visible de Montréal. Malheureusement, des conditions météorologiques défavorables ont rendu l'observation du passage de Mercure impossible. En 2016 et en 2019, le phénomène était en principe visible au Québec du début à la fin, ce qui n’était pas arrivé depuis 1960. Les nuages ont encore causé des soucis aux astronomes montréalais, qui ont quand même pu admirer en partie le phénomène…

Un phénomène cyclique peu fréquent

La planète Mercure est la première dans l'ordre de distance à partir du Soleil. Elle circule donc sur une orbite plus petite que celle de la Terre. Alors que la Terre boucle une révolution autour du Soleil en un an, Mercure ne met que 88 jours à compléter la sienne.

À tous les 116 jours en moyenne, Mercure repasse entre le Soleil et la Terre. Ce moment s’appelle la conjonction inférieure. En général, la planète passe alors largement au-dessus ou en dessous du Soleil, parce que son orbite est inclinée de 7° par rapport à celle de la Terre.

Mais en de rares occasions, lorsque la conjonction inférieure survient pendant une fenêtre de temps de quelques jours au début de mai ou novembre, l’alignement est tel que Mercure glisse directement devant le disque du Soleil. Ce phénomène est appelé un passage. Au cours d'une période d'un siècle, on ne compte en moyenne que 13 ou 14 passages de Mercure, et ceux-ci ne sont pas répartis uniformément dans le temps.

Ainsi, les deux prochains passages de Mercure n’auront lieu que les 13 novembre 2032 et 7 novembre 2039. Ils ne seront toutefois pas visibles depuis l’Amérique du Nord. Le prochain passage de Mercure visible en entier du Québec n’aura lieu, quant à lui, que le 7 mai… 2049!

Un événement encore plus rarissime est la possibilité de voir des passages de Mercure et Vénus simultanément. Cette situation inusitée ne se produira qu’en l’an 69 163.

Des passages marquants pour l’astronomie

Les passages de Mercure, mais surtout ceux de Vénus (beaucoup plus rares) ont marqué l'histoire de l'astronomie. Autrefois, l'observation minutieuse de ces phénomènes pouvait servir à établir l'échelle absolue des distances entre les planètes du système solaire — et, de là, à évaluer la distance avec les étoiles. En pratique, la planète Mercure est trop petite et difficile à observer pour fournir des mesures fiables. Les astronomes des 18e et 19e siècles se sont donc surtout concentrés sur les passages de Vénus.

De nos jours, on mesure la distance de la Terre aux planètes avec une très grande précision (de l'ordre du mètre) grâce notamment aux échos radar. L’intérêt des passages de Mercure et de Vénus tient donc surtout à leur rareté et aux événements historiques qu’ils rappellent.

Mais les passages de Mercure et de Vénus devant le Soleil ne sont pas les seuls que nous pouvons observer. Depuis quelques années, on mesure la petite diminution de lumière causée par le passage de planètes en orbite autour d’étoiles lointaines. Il est ainsi possible de non seulement détecter ces exoplanètes, mais aussi d’estimer leur taille, leur densité et de mesurer leur période orbitale.