La longueur et la rigueur de nos hivers nous empêchent de bénéficier de la quasi totalité des végétaux à feuilles larges persistantes tels les rhododendrons, skimmias, pyracanthas et autres. C'est une raison suffisante pour développer un préjugé favorable envers toutes ces plantes qui sont intéressantes et attrayantes dès la fonte des neiges, et qui le restent jusqu'à la première chute de neige de l'hiver. Ici encore le groupe des fougères nous fournit quelques espèces de grand intérêt.
Dryoptéride à sores marginaux
Considérons tout d'abord la dryoptéride à sores marginaux (Dryopteris marginalis) aux frondes ovées-oblongues, à texture cuirassée et dont le pétiole est garni d'écailles brunes grossières. Elle s'affaisse graduellement au sol à l'automne afin que la couverture neigeuse lui serve de protection pour l'hiver.
Polystic faux-acrostic
Il y a aussi le vert sombre des frondes moins découpées du polystic faux-acrostic (Polystichum acrostichoides) qui en fait une espèce favorite des jardins. Elle n'est jamais touchées par les insectes, maladies et limaces (comme la plupart des fougères d'ailleurs) et ses frondes de 30-40 cm servent très efficacement à rehausser des plantes à texture délicate ou à coloris particuliers. La pérennité et l'intérêt ornemental de cette fougère la vouent à un avenir brillant dans nos jardins où peu d'espèces exotiques peuvent arriver à la déclasser.
Texte adapté d'un article de Michel-André Otis, Quatre-Temps, vol. 18, no.2.