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Carnet horticole et botanique

Anthracnose

Ravageurs et maladies
Français
Anthracnose de l'érable.
Photo : Jardin botanique de Montréal (Lise Servant)
Discula umbrinella
  • Discula umbrinella
  • Anthracnose de l'érable
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  • Anthracnose
  • Anthracnose du chêne

Onglets

Description

Résumé

On regroupe sous le terme « anthracnose » quelques maladies causées par des champignons microscopiques. L'infection est fréquente sur plusieurs plantes ornementales et vivrières, mais les dégâts restent généralement mineurs. Dans les cas graves, les feuilles se dessèchent et tombent prématurément, les fruits pourrissent et des chancres (plaies) se développent sur les jeunes rameaux des arbres et des arbustes. L'incidence de l'anthracnose fluctue d'une année à l'autre, au gré des variations climatiques.

Signes et symptômes

  • Les dommages diffèrent légèrement selon les espèces et les parties atteintes.
  • Les premiers signes apparaissent sur les jeunes feuilles sous forme de taches circulaires décolorées ou de lésions nécrosées irrégulières.
  • Par temps favorable, les zones nécrosées s'étendent et peuvent recouvrir tout le limbe des feuilles. Celles-ci semblent desséchées par un vent chaud et sec ou brûlées par le gel, selon la saison.
  • Les champignons envahissent ensuite le système vasculaire, causant l'assèchement des pétioles et la chute prématurée des feuilles.
  • À un stade avancé, on peut voir de petits points noirs sur les feuilles, des lésions aqueuses foncées marquent les fruits et des chancres (plaies) se développent sur les jeunes rameaux. Par conséquent, les fruits pourrissent et les pousses terminales se dessèchent. Parfois, les plantes annuelles meurent.
  • L'anthracnose ne tue généralement pas les arbres mais peut les affaiblir considérablement. Une chute abondante de feuilles est parfois suivie d'une deuxième feuillaison qui draine leurs réserves. Après plusieurs années de défoliation sévère, ils dépérissent graduellement et deviennent la proie d'autres ravageurs.

Nom latin

Apiognomonia, Colletotrichum, Discula, Gloeosporium, Glomerella, Gnomonia, Pseudopeziza, etc.

Plantes hôtes

Plusieurs plantes ornementales: bouleau, caryer, catalpa, chêne, cornouiller, érable, frêne, gadelier, noyer, orme, tilleul, etc.

Quelques plantes vivrières : concombre, framboisier, melon, poivron, tomate, vigne à raisins, etc.

Nom des plantes hôtes

Cycle de développement

Description et cycle de développement

Les champignons causant l'anthracnose sont de taille microscopique. Ils font partie des Ascomycètes, les champignons à asques, et des Deutéromycètes, les champignons imparfaits. Ils produisent un mycélium filamenteux et cloisonné sur lequel se développent des fructifications produisant des spores sexuées ou asexuées, selon le climat et les genres de champignons.

Les Ascomycètes font deux types de spores : des conidies (asexuées) et des ascospores (sexuées). Ces dernières sont généralement regroupées par huit dans un asque, un petit sac dans lequel la méiose se produit. Les Deutéromycètes n'ont pas de forme sexuelle connue, mais produisent des conidies asexuées en abondance.

Les champignons hivernent sur les feuilles mortes, les rameaux infectés, les fentes d'écailles de bourgeons et dans les petits chancres sous forme de mycélium, de conidies ou d'ascospores, selon les espèces.

Au printemps, les spores hivernantes causent souvent la première infection en se dispersant sous l'action du vent et de la pluie.

Durant la saison de croissance, des conditions pluvieuses et fraîches favorisent le développement du mycélium et une production abondante de spores asexuées (conidies). Celles-ci se dispersent et germent rapidement, répandant l'infection sur de nouveaux tissus. Les taches foliaires apparaissent une dizaine de jours plus tard. Les champignons se multiplient tant que le climat demeure favorable.

Vers la fin de l'été, certains genres produisent aussi des ascospores, des spores sexuées résistantes, qui assurent leur survie durant les périodes défavorables (hiver, sécheresse) et maintiennent la diversité génétique de l'espèce.

Prévention et contrôle

Conditions favorables

  • L'incidence de l'anthracnose fluctue d'une année à l'autre, au gré des variations du climat. Un temps frais et pluvieux (15 à 27 °C) favorise la maladie qui peut cesser brusquement avec la venue d'un temps chaud et plus sec.
  • Les arbres situés à l'ombre sont plus affectés que ceux qui poussent en plein soleil, car leur feuillage demeure humide plus longtemps.
  • Les excès d'engrais azotés stimulent la croissance de pousses tendres plus vulnérables à l'infection.
  • Les gels printaniers peuvent endommager les jeunes pousses, facilitant ainsi l'introduction des champignons. Les arbres à feuillaison hâtive, tels les frênes, sont souvent plus sensibles à l'anthracnose.

Dépistage

  • Examiner régulièrement le feuillage des espèces sensibles, particulièrement les arbres jeunes qui sont moins résistants que les sujets matures.
  • Surveiller l'apparition des symptômes principalement sur les nouvelles feuilles, les jeunes rameaux et les fruits en croissance, des tissus tendres plus vulnérables.

Mesures préventives

  • Maintenir la vigueur des végétaux en les fertilisant adéquatement et en les irriguant en période de sécheresse. Éviter de mouiller le feuillage pour ne pas favoriser la dispersion et la germination des spores.
  • Tailler la ramure des arbres et des arbustes trop denses pour laisser pénétrer l'air et la lumière jusqu'au centre de la plante.
  • Faire une rotation de trois ans dans le potager.

Contrôle physique

  • Sur de jeunes arbres, enlever à la main les premières feuilles atteintes en procédant lorsque le feuillage est sec.
  • Ramasser et jeter les feuilles tombées au sol pour réduire la dispersion de la maladie.
  • Tailler et jeter les rameaux porteurs de chancres par temps sec ou en période de dormance. Désinfecter les outils entre chaque coupe avec de l'alcool isopropylique à 70% (alcool à friction).
  • Ne jamais composter de débris végétaux infectés.

Contrôle biologique

Aucun traitement disponible

Contrôle chimique

Le Jardin botanique de Montréal ne recommande pas l'utilisation de pesticides pour contrôler cette maladie.