Année
Votre jardin
Jardin pour la biodiversité
Jardin pour les oiseaux
Jardin nourricier
Témoignage
Rêves ou réalités qui se superposent, peu importe. Tout ce que je sais, c’est que l’image qui me reste est celle du Graal que je cherche à atteindre. Un monde merveilleux que l’Homme respecterait, où toute forme de vie pourrait s’épanouir selon les lois de la nature, où règneraient beauté et harmonie.
Première image : 1492 : Christophe Colomb ou, en anglais 1492 : Conquest of Paradise, est un film sorti en 1992 tourné, entre autres, dans la jungle costaricienne. On y voit les indigènes se baigner dans une rivière à l’eau pure. Ils sont heureux, ils rient, le paysage est féérique.
Deuxième image : Un week-end inoubliable chez Gloria, fin janvier, dans un petit village du Chili, encaissé dans les Andes. Nous passons l’après-midi à manger du raisin et des figues qui poussent en abondance à côté d’une roseraie magnifique. Un orage éclate. L’écho du tonnerre n’en finit pas de se répercuter sur le flanc des montagnes. « Tarzan », l’amoureux de Gloria, nous rejoint. Nous buvons des pisco sour en écoutant Victor Jara. Le bruit d’une pluie fine d’été m’endort. Le lendemain matin, je suis réveillée par le chant des oiseaux.
C’est ce que j’essaie de recréer chez moi, un environnement qui respecte la Nature. Mon jardin est un refuge pour la biodiversité. Il accueille la vie, en offrant abri, sécurité, eau et nourriture. Il y a des plantes et des arbres, de l’ombre et du soleil, de la couleur, le chant des oiseaux, le bourdonnement des insectes et le bruissements des feuilles qui offrent la détente. Tout ce qui vit s’y épanouit. Ici, il n’y a pas de produits nocifs.
Mon jardin est à mon échelle, ce qui fait que tout y est plus facile à contrôler. Bon an mal an, il me donne de quoi bien me nourrir. Je privilégie les variétés ancestrales et les plantes indigènes qui attirent les bestioles de tout acabit, qui volent, rampent ou cavalent plus ou moins vite. J’obtiens des plants qui produisent en abondance des fleurs, des fruits et des légumes qui ont un goût « d’avant », comme des tomates encore chaudes d’êtres restées au soleil jusqu’à la dernière minute, celle du repas. Je ferme les yeux et je sais, au goût et à la texture, ce que je mange.
Lorsque je m’assieds sur la terrasse entourée de lys qui embaument, que des oiseaux que je n’ai pas cherché à apprivoiser s’approchent, que je vois et que j’entends, que je savoure l’instant présent, je n’ai pas envie d’être ailleurs.
Pour la première fois cette année, j’ai atteint les résultats recherchés. Tout a tellement poussé que je me sens petite dans mon jardin, qui commence à ressembler à une jungle. Les concombres grimpent dans les tournesols, la production bat des records, de quoi faire de nombreux échanges au sein du petit groupe créé au village.
Libre d’être elle-même, la nature sait s’occuper de nous, sans qu’il soit nécessaire de recourir à la chimie de l’Homme.