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Et si l’été se prolongeait au Biodôme ?

Érablière des Laurentides un 6 septembre.
Credit: © Biodôme de Montréal
Érablière des Laurentides un 6 septembre
Et si l’été se prolongeait au Biodôme ?

Le Biodôme de Montréal est reconnu pour reproduire les saisons dans ses cinq écosystèmes. Le phénomène est particulièrement remarquable dans l’Érablière des Laurentides. À la suite d’un billet écrit sur ce sujet, nous avons reçu une question très intéressante d’un lecteur, nous demandant quelles seraient les conséquences sur la faune et la flore, si l’été se prolongeait dans cet écosystème.

La réponse? Le froid est un besoin!

Il serait en effet tentant de maintenir une température chaude et de longues journées à l'année, mais c'est bien plus complexe qu'il n’y parait! En fait, les espèces animales et végétales (notamment les insectes et les plantes) des régions tempérées sont si bien adaptées aux changements de saison qu'elles en ont besoin. En effet, si la durée du jour (photopériode) leur indique que le froid arrive, plusieurs espèces en sont venues à avoir « besoin » de cette période de froid. Certains insectes, par exemple les papillons, ont besoin d'un certain nombre d'heures à moins de 5 °C pour pouvoir passer de la chrysalide au papillon. Certains arbres ont besoin d'heures de froid pour stimuler la croissance (entre autres les pommiers). J'ai déjà entendu parler aussi d'arbres du Québec transplantés en Floride qui finissaient par s'épuiser au fil des ans puisqu'ils produisaient des feuilles toute l'année et n'avaient pas de périodes de repos. Aussi, plusieurs semences (graines) ont besoin aussi de cette période de froid pour assurer leur germination (ex.: l'ail des bois).

L’impact sur la faune du Biodôme

Un changement trop drastique pourrait être néfaste pour plusieurs de nos pensionnaires. Certaines espèces sont plus résilientes que d'autres et ont une plus grande capacité d'adaptation aux changements, de même que dans chaque espèce, il y a des individus plus résistants que d'autres. Pour ce qui est de nos mammifères, castor, lynx et porc-épic, les effets seraient probablement minimes, étant donné que ce ne sont pas des hibernants et qu'ils ont accès à de la nourriture à l'année. Aussi,  comme en général la période de reproduction des animaux est « commandée » par les changements de saison, les oiseaux seraient probablement déstabilisés. Ceci dit, un changement au niveau des saisons diminuerait probablement la biodiversité (nombre d'espèces), mais certaines seraient capables de s'adapter, si le changement est très graduel. C'est ce qu'on pourrait appeler une « pression sélective », soit un évènement qui force la sélection des espèces les plus aptes à s'adapter au changement imposé. Le problème est que la superficie de l’écosystème Érablière des Laurentides est trop restreinte, peu diversifiée, comparée au milieu naturel et n'aurait donc pas la capacité d'absorber un tel changement.  On pourrait bien sûr y installer les espèces les plus susceptibles de survivre, mais on y perdrait quelques joyaux qui font toute la magie de notre écosystème, comme les plantes printanières, l'éclosion des bourgeons et les parades nuptiales des oiseaux...!

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