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Les arbres ne sont pas programmés pour mourir

Sequoia
Les arbres ne sont pas programmés pour mourir

À quel âge meurent les arbres? Voilà une question bien difficile et intrigante.

Des apparences trompeuses

À quoi ressemble un chêne âgé de 100 ans? Est-il si différent d’un autre individu qui aurait atteint 400 ans? Si le premier a grandi dans des conditions idéales et le second, au contraire, a souffert par manque d’eau ou de soleil, il se peut qu’ils aient atteint des tailles semblables. Certaines espèces montrent des stratégies de croissance particulières. Ainsi, le hêtre peut ralentir sa croissance jusqu’à ce qu’un arbre voisin chute et crée une trouée de lumière dont il profitera. Son rythme de croissance s’accélèrera alors significativement. Dans ce contexte, impossible de déterminer l’âge en fonction de la taille.

Vivre éternellement?

On sait que certaines espèces d’arbres peuvent vivre des centaines d’années. C’est le cas de certains chênes, sapins, mélèzes, pins, hêtres, ormes, entre autres. Mais il existe tout de même des chênes pédonculés qui vivent 2 000 ans! Transposer cette situation chez l’humain est inconcevable : toutes proportions gardées, c’est comme si certains humains pouvaient vivre 250 ans! Chez les arbres, rien ne les empêche de fracasser de tels records. En fait, les scientifiques ont constaté que les arbres ne sont pas programmés pour mourir comme les autres êtres vivants. Comment est-ce possible? Il faut d’abord se demander sur ce qui provoque la vieillesse. Chez les animaux, les gènes cessent de fonctionner par un processus biochimique : la méthylation. Cette dégradation des cellules combinée à d’autres facteurs – la vieillesse est un phénomène très complexe – provoque l’usure et éventuellement l’arrêt des fonctions vitales. Ainsi la vieillesse est due à l’accumulation de gènes qui s’éteignent comme des chandelles usées.

Un perpétuel rajeunissement

Serait-ce cette croissance rythmée par les saisons – les arbres tropicaux ralentissent aussi leur croissance à certains moments de l’année – qui permettrait aux arbres d’échapper à la dégradation des cellules? Toutefois les arbres meurent, il n’y a pas de doute là-dessus, mais ce n’est que très rarement la vieillesse qui les emporte. Leur fin est très souvent due à des facteurs externes : le feu, la foudre, une scie… S’ils ont le temps avec eux, ils mourront par morceaux, lentement. Ils perdront les branches maîtresses, s’allongeront de moins en moins chaque année, deviendront plus vulnérables aux maladies. Ce processus peut durer des centaines d’années jusqu’à ce qu’un printemps la sève ne monte plus : l’arbre est mort. Mais il aura été impossible de déterminer quand se produira cet arrêt.

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