- 10 Mars 2012 - Jardin botanique : Coulisses du Jardin
Depuis quelques semaines, la serre des plantes tropicales alimentaires du Jardin botanique de Montréal héberge un nouveau locataire, le Bufo marinus. Ce crapaud géant, quatre fois plus volumineux que les crapauds indigènes, est remarquable par son apparence, mais également pour son appétit vorace. C’est une des principales raisons qui a conduit l’équipe d’horticulture du Jardin botanique à introduire ce spécimen dans la serre d’exposition. Ce Bufo marinus contribue en effet à la lutte biologique qui est effectuée au Jardin.
Des plantes sous haute surveillance
Les plantes des serres du Jardin sont plus susceptibles d’être attaquées par des ravageurs ou des maladies, compte tenu du milieu fermé et protégé dans lequel elles croissent. Leur grande diversité et la proximité physique des espèces favorisent la prolifération des maladies et des insectes. Celles-ci sont ainsi sous haute surveillance et dès qu’un foyer d’infestation est détecté, des mesures sont aussitôt mises en place. Depuis de nombreuses années, plusieurs méthodes de contrôle sont utilisées afin de diminuer les populations de ravageurs et réduire les risques de maladies. Toute une stratégie de lutte intégrée a ainsi été mise en place : des mesures préventives (choix des plantes, rotation des cultures, choix des emplacements), l’application de la lutte biologique et parfois l’usage sélectif et limité de pesticides pour la préservation de l’intégrité des collections.
Le Bufo marinus, agent de lutte biologique
Mais revenons à notre Bufo marinus... Bien qu’il mesure près de 15 cm (6 pouces), il y a peu de chances que vous puissiez l’apercevoir dans nos serres. Il mène une vie plus active à la tombée de la nuit. Toutefois, si vous le croisez, ne soyez pas surpris de sa présence! Originaire d’Amérique du Sud, cette espèce est reconnue comme un agent efficace de lutte biologique. Il est en effet friand de plusieurs insectes ravageurs. Utilisé en agriculture urbaine depuis de nombreuses années, ce crapaud n’a pas toujours bonne réputation : son introduction dans certains habitats s’est avérée néfaste, notamment en Australie où il est devenu envahissant. Une situation qui ne pourra pas se reproduire au Jardin botanique, puisque notre Bufo marinusvit en célibataire!