- 21 Octobre 2020 - Espace pour la vie : Jardin botanique, Gestes verts, Mon jardin
Rédigé le 20 novembre 2018
L’agriculture urbaine est en plein essor et plusieurs se demandent par où commencer et, surtout, comment jardiner sans posséder une belle terre prête-à-planter. La culture en lasagnes s’avère une solution moderne et écologique pour cultiver sur un sol pauvre, compact, recouvert de gazon ou même sur de l’asphalte. Le tout, sans se blesser le dos.
L’origine de la lasagne 2.0
C’est au 13e siècle, bien avant l’arrivée de la sauce tomate en Italie, que la lasagne gagne en popularité. Sept siècles plus tard, dans les années 90, l’Américaine Patricia Lanza remarque lors d’une balade en forêt que les premières couches de sol sont formées d’une alternance de feuilles, de débris de bois et de plantes mortes… un peu comme une lasagne !
L’idée lui vient alors de recréer ce modèle dans sa cour arrière pour venir à bout de son sol argileux et caillouteux et créer un jardin. Elle empile alors successivement ses tontes de gazon, du fumier de cheval et ses résidus de cuisine. Le premier jardin en lasagne est né.
La théorie
La première étape consiste à couvrir un sol de cartons bruns ou de quelques épaisseurs de papier journal afin d’étouffer les « mauvaises herbes ». Ensuite, on empile en alternance des couches de 5 cm de résidus bruns et de résidus verts, en humidifiant chaque épaisseur. On termine avec une bonne couche de terreau. Si on est à la bonne saison, on peut planter immédiatement. Sinon, on attend le printemps suivant. Aussi simple que ça !
Quelques exemples de résidus bruns (riches en carbone) :
- Petites branches ;
- Papier brun, journal ou carton ;
- Paille ;
- Feuilles mortes ;
- Boîtes d’œufs ;
- Copeaux de bois.
Quelques exemples de résidus verts (riches en azote) :
- Tontes de gazon ;
- Pelures de fruits et légumes ;
- Marc de café ;
- Fumier ;
- Pain, riz et céréales.
Quelle est la meilleure recette ?
Celle de maman, bien sûr ! Bien que différentes recettes soient proposées sur « les internet », la meilleure selon moi demeure celle qui vous permettra d’écouler vos propres déchets organiques produits localement.
Alors que cuisiner une lasagne fourre-tout est l’occasion de passer vos légumes défraîchis, votre lasagne au jardin est l’occasion de recycler une grande partie de vos déchets verts. Même vos déchets ligneux comme les branches et les tiges coriaces peuvent y être incorporés dans les couches profondes. L’épaisseur des couches peut varier, mais je conseille de faire des couches plus épaisses au fond et plus minces au-dessus. L’important est surtout d’alterner les sources de carbone (le brun) et d’azote (le vert) et de terminer avec une bonne couche (10 cm) de terreau ou de compost.
Et l’encre des journaux dans tout ça ?
Les normes de toxicité pour les encres de papiers journaux ont grandement évolué au Canada dans les 30 dernières années. Cependant un flou persiste quant à l’innocuité des pigments et autres composés utilisés. Un débat similaire existe pour la colle utilisée dans la fabrication des boîtes en carton. Les avis sont partagés, donc à vous de décider.
Personnellement, je préfère le carton sans encre ni colle et j'utilise les journaux de temps en temps. Cela étant dit, les feuilles mortes et la paille restent deux options intéressantes.
Pour plus d’information :
https://jardinage.ooreka.fr/fiche/voir/299377/cultiver-un-jardin-en-lasagnes
Autres conseils :
- La hauteur de votre lasagne peut varier de 30 à 70 cm.
- Il est normal qu’elle s’affaisse progressivement.
- N’hésitez pas à ajouter des vers de terre.
- Cette technique s’applique aussi pour la culture en pots ou en bacs.
- Elle n’est pas idéale pour les semis en graines (ex. : carottes, radis) ni pour les vivaces.
- Il est préférable d’aplatir votre lasagne plutôt que de la monter en dôme.
- Variez les sources de résidus et assurez-vous de les déchiqueter.
- Au printemps prochain, rajoutez une autre couche de compost.
- Après quelques années, le tout devrait être complètement décomposé.