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Aujourd'hui, je vois les insectes (avec les yeux du cœur)

Chrysomèle de l'asclépiade
Credit: Lucile Pic
Chrysomèle de l'asclépiade
  • Chrysomèle de l'asclépiade
  • Jardin des pollinisateurs
  • Ovés communs
Aujourd'hui, je vois les insectes (avec les yeux du cœur)
  • C’est surprenant, mais quand j'étais petite, j'avais peur des insectes…
  • Je te comprends. Moi, j'avais une phobie des araignées. Et en Colombie, là où j’ai grandi, il y en a des grosses…!

Aujourd'hui, Carolina Torres et moi, Marie-Ève André, sommes biologistes et amoureuses d'insectes, d'araignées, de mille-pattes! Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer pour expliquer ce revirement de situation?

Voici quelques éléments de réponse.

Merveilleuse frousse

La crainte des insectes est un phénomène culturel répandu qui peut s’expliquer de plusieurs façons. À bien des égards, les insectes sont différents de nous et, disons-le, bon nombre d’entre eux ont une drôle de tête! Leur petitesse et leur apparente étrangeté contribuent à notre méconnaissance à leur égard. En plus, ils nous surprennent parfois en se baladant sur notre cuisse… ou dans notre lit!

Or, les insectes ne laissent personne indifférent. Chez certains, ils suscitent de la curiosité, chez d’autres du dégoût, mais on s’émerveille aussi devant la légèreté du vol d’un papillon et on s’émeut de leur vie éphémère… Toutes ces émotions coexistent chez une même personne. Quel terreau fertile!

Un vent de changement

Pour Carolina et moi, le changement de perception a été catalysé par un mentor : une personne passionnée d’insectes qui nous a passé le flambeau. Comment? Ce mentor détenait certes des connaissances encyclopédiques. Il était enthousiaste, voire intarissable. Mais par-dessus tout, il a accueilli nos réticences avec bienveillance et ouverture.

Tant mieux! L’équipe d’animation de l’Insectarium a justement pour mandat de transmettre leur amour des insectes. Si bien, qu’il n’est pas rare d'entendre un visiteur s’exclamer : « Wow! Je ne verrai plus jamais les insectes de la même façon! » Ça arrive pour vrai!

Dans un sondage réalisé en 2022 auprès de 633 participants, 57% des répondants avaient changé leur perception des insectes de manière significative suite à leur visite de l’Insectarium1.

Et une fois qu’on a la piqûre, on fait quoi?

Le vaste (petit) monde des insectes

Quand on se découvre un intérêt pour les insectes, il est fréquent de ressentir un certain vertige. C’est normal! Plus d’un million d’espèces ont été identifiées dans le monde. Au Québec, on compte environ 25 000 espèces d’insectes et d’autres arthropodes terrestres, comme les araignées2. Par où commencer pour en apprendre davantage?

À mon avis, la première étape est de sortir dehors et d’explorer la nature : le sol, les fleurs, les arbres. Il y a des insectes partout… pour qui veut bien les voir!

Depuis son inauguration à l’été 2022, les animateurs et animatrices accompagnent les visiteurs dans le Jardin des pollinisateurs adjacent au musée. Petits et grands apprécient la possibilité de mettre enfin un nom sur les insectes qu’ils côtoient. De la musique à mes oreilles! Car nommer un insecte, c’est faire sa connaissance. C’est le premier pas vers une relation plus intime.

L’insoutenable fragilité…

S’initier à la vie des petits êtres qui nous entourent, c’est aussi prendre conscience de leur immense valeur. Les insectes jouent des rôles clés dans le fonctionnement des écosystèmes terrestres. Alors qu’un dramatique déclin des populations de plusieurs groupes d’insectes est observé dans différentes régions du monde3, les aimer, c’est aussi contempler leur fragilité.

Ensemble, tentons de transformer notre passion en mobilisation. Voici des gestes concrets que l’on peut poser pour leur venir en aide :

Réfléchir à ses choix de consommation, prioriser le transport actif, partager son amour des insectes à son entourage, participer aux célébrations de l’entomophilie de l’Insectarium, voilà d’autres façons de dire aux insectes qu’on les aime.

Ainsi, pas à pas, nous nous dirigerons vers une société plus respectueuse des insectes : une société entomophile. Nous, on y croit.

1 Sondage réalisé entre le 27 juin et le 29 août 2022 dans le cadre des Enquêtes estivales de la Société des musées du Québec.
2 NORMANDIN, Étienne.2020. Les insectes du Québec et autres arthropodes terrestres. Les Presses de l'Université de Montréal 610 p.
3 WAGNER, David L., GRAMES, Eliza M., FORISTER, Matthew L. & STOPAK, David. 2021. Insect decline in the Anthropocene: Death by a thousand cuts. PNAS (118) : 2.

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