À l’œil nu, à un moment ou l’autre de l’année, on peut voir dans le ciel sept astres errants, qui nous ont donné le nom des sept jours de la semaine : lundi pour la Lune, mardi pour Mars, mercredi pour Mercure, jeudi pour Jupiter, vendredi pour Vénus, samedi pour Saturne et dimanche pour le Soleil — en anglais, Saturday et Sunday. Si vous vous intéressez à l’observation des étoiles et des planètes, vous avez sans doute déjà aperçu la plupart de ces astres. Mais avez-vous déjà vu Mercure ? C’est la plus difficile à repérer des sept…
Cette année, c’est au cours des trois premières semaines d’avril que se présente la meilleure opportunité pour localiser Mercure. Le premier soir du mois, la planète n’est qu’à 8 degrés au-dessus de l’horizon ouest lorsque le Soleil se couche. Le ciel est alors encore trop brillant pour distinguer facilement Mercure et celle-ci se couche avec l’arrivée de la noirceur. Mais les conditions s’améliorent au cours des jours suivants, jusqu’au 18 avril où Mercure atteint sa position la plus éloignée du Soleil dans le ciel du soir : au coucher du Soleil, à 19 h 45 sur Montréal, Mercure sera alors à 18 degrés au-dessus de l’horizon ouest, suffisamment haute pour laisser le temps à la nuit de s’installer et bien voir la planète avant qu’elle se couche à son tour à 21 h 39. (Voir l’illustration pour vous orienter.)
Trouver Mercure au crépuscule reste un défi. Mais avec un horizon bien dégagé, une météo favorable et un peu de patience, vous y arriverez. Vous ajouterez alors cette observation prestigieuse à votre tableau de chasse !
Mercure est difficile à localiser non pas à cause de sa petite taille, mais parce que c’est la planète qui orbite le plus près du Soleil. La plupart du temps, la lumière éblouissante de notre étoile et le ciel bleu nous empêchent de distinguer Mercure. Mais les orbites de la Terre et de Mercure font en sorte que la configuration Terre-Soleil-Mercure change rapidement. Lorsque Mercure nous apparait vis-à-vis du Soleil, on dit que la planète est en conjonction : elle est alors impossible à voir, sauf lors de rares situations où elle passe directement devant notre étoile et se révèle en silhouette, comme cela se produira le 9 mai prochain. Après une conjonction, l’écart entre Mercure et le Soleil va s’agrandir : on dira que l’élongation de Mercure augmente. C’est au moment de sa plus grande élongation que Mercure est la plus facile à observer. Les élongations alternent entre le côté est du Soleil — Mercure est alors visible le soir — et le côté ouest — Mercure est alors visible le matin. En 2016, Mercure atteint sa plus grande élongation est le 18 avril, le 16 août et le 11 décembre; et sa plus grande élongation ouest le 7 février, le 5 juin et le 28 septembre.
Du côté des autres astres errants, Jupiter reste très belle, brillante et facile à repérer en soirée dans la constellation du Lion pour tout le mois d’avril. Mars et Saturne se lèvent en milieu de nuit dans la région du Serpentaire et du Scorpion et seront à leur meilleur le mois prochain. Quant à Vénus, la brillante planète est actuellement très proche du Soleil, très basse à l’est au lever du jour, et n’est pas facilement observable. La nouvelle lune a lieu le 7 avril et la pleine lune le 22.
Bon mois d’avril et bonne chance avec l’observation de Mercure !