Le mois d’octobre sera chargé cette année, avec entre autres une lune « bleue », une pluie de météores et un duo planétaire remarquable. Indéniablement, l’accent se portera sur la planète Mars.
Mars à l’opposition
Quatrième planète par ordre d’éloignement du Soleil, Mars doit sa couleur rouge à la poussière de fer oxydé qui recouvre sa surface. Facile à repérer dans le ciel, elle sera exceptionnelle ce mois-ci puisqu’elle sera à l’opposition, c’est-à-dire directement à l’opposé du Soleil sur la voûte céleste. En d’autres termes, la Terre se trouvera entre Mars et le Soleil. C’est dans cette configuration que la distance entre notre planète et la planète rouge est la plus faible, et que cette dernière nous apparaît la plus grande dans nos télescopes. Mais comme les orbites planétaires ne sont pas parfaitement concentriques, les deux phénomènes (approche minimale et opposition) ne se produisent pas exactement au même moment. Cette année, Mars sera au plus proche de la Terre le 6 octobre, alors que seulement 62,1 millions de kilomètres (3,5 minutes-lumière) sépareront nos deux planètes. L’opposition proprement dite ne se produira qu’une semaine plus tard, soit le 13 octobre.
Grâce à ces conditions particulièrement favorables, la planète rouge deviendra momentanément plus brillante que la majestueuse Jupiter ! À notre latitude, nous aurons également la chance de voir Mars passer à plus de 50 degrés au-dessus de l’horizon — une position bien plus enviable pour son observation que lors de la dernière opposition en 2018. Mars poursuit son mouvement rétrograde dans la constellation des Poissons et sera visible du crépuscule à l’aube toutes les nuits d’octobre.
La planète rouge et la Lune ont également rendez-vous à deux reprises au cours du mois. La première de ces rencontres, dans la soirée et la nuit du 2 au 3 octobre, sera particulièrement impressionnante alors que la Lune semblera glisser à seulement un degré sous Mars. Les deux astres s’approchent à nouveau l’un de l’autre le soir du 29, mais cette fois avec un écart beaucoup plus grand.
Lune bleue
Précisons tout de suite une chose : non, la Lune ne deviendra pas bleue en octobre. L’expression « lune bleue » désigne en fait la seconde pleine lune dans un même mois de calendrier. Certes moins impressionnant que de voir la Lune prendre une couleur bleue, cela reste néanmoins un évènement peu commun. Cette seconde pleine lune d’octobre, qui a lieu le 31 — eh oui ! la Lune sera pleine pour l’Halloween ! — sera par ailleurs la plus petite de l’année, puisque notre satellite arrivera à l’apogée de son orbite moins de 24 heures auparavant. Exactement le contraire d’une super-lune, quoi !
Les Orionides
Chaque année en octobre, la Terre rencontre un nuage de poussière laissé sur son parcours au fil des multiples passages de la célèbre comète de Halley. Lorsque les conditions d’observation sont favorables (pas de nuage, ni de Lune ou de pollution lumineuse), on peut apercevoir jusqu’à une vingtaine de météores par heure qui semblent tous provenir du même endroit dans le ciel : la constellation d’Orion, d’où cette pluie tire son nom. Cette année, le meilleur moment pour observer les Orionides aura lieu au cours de la nuit du 21 au 22 octobre. Le croissant de Lune se couchera tôt et la nuit sera donc propice à l’observation de cette pluie de météores. N’oubliez pas votre liste de souhaits !
Du côté des planètes
Mars n’est pas la seule planète visible en octobre. Les lève-tôt remarqueront certainement Vénus, qui brille de mille feux au-dessus de l’horizon est-sud-est en fin de nuit et à l’aube. Le croissant lunaire reposera à quelques degrés de l’Étoile du matin avant le lever du jour les 13 et 14 octobre.
Deux autres planètes méritent aussi notre attention ce mois-ci. Jupiter et Saturne forment un duo remarquable au-dessus de l’horizon sud à la tombée de la nuit. Saturne, à gauche, est la moins brillante des deux, mais les anneaux qui font sa renommée valent le coup d’œil au télescope. Jupiter, à droite, nous offre aussi un merveilleux tableau avec son atmosphère zébrée de bandes nuageuses claires et sombres.
Mais ce sont les lunes de Jupiter qui nous offrent un étonnant spectacle. La plus grande des planètes du système solaire en possède bien au-delà de 60, mais quatre d’entre elles attirent tout particulièrement notre attention par leur taille et la facilité avec laquelle on peut les observer aux jumelles et au télescope : les fameuses lunes galiléennes Io, Europe, Ganymède et Callisto. En passant périodiquement entre le Soleil et Jupiter, elles projettent leur ombre sur la géante gazeuse, causant en quelque sorte une éclipse solaire qui nous apparaît au télescope comme une tache sombre à la surface des nuages de Jupiter. Dans la soirée du 17 octobre, nous aurons la chance de voir non pas un, mais bien deux petits cercles noirs traverser simultanément le disque de la planète jovienne. Ce double transit débutera à 17h26 et se terminera vers 19h30; avec le Soleil qui se couche vers 18 heures et le crépuscule qui s’installe peu après, cela nous laissera une bonne heure d’observation au télescope en tout début de soirée.
Bonnes observations !