C’est un menu astronomique riche en émotions qui nous sera offert au cours du dernier mois de l’année 2017.
Le festin céleste débute avec une entrée spectaculaire : une pleine lune périgéenne, dite « super lune », le 3 décembre. Comme plats de résistance, on offre aux appétits les plus voraces le maximum d’activité de l’essaim des Géminides dans la nuit du 13 au 14 décembre, ainsi que le rapprochement de Mars, de Jupiter et de la Lune avant le lever du Soleil du 14 décembre. Pour conclure ce repas astronomique, on propose une apparition intéressante de Mercure à l’aube au cours des derniers jours de l’année, de même qu’une occultation de l’étoile Aldébaran par la Lune le soir du 30 décembre.
Une super lune le 3 décembre
La dernière pleine lune de 2017 ainsi que les deux premières de 2018 sont dites « périgéennes », se produisant à moins de 24 heures du passage de la Lune au périgée, le point de son orbite elliptique le plus rapproché de la Terre. La Lune est pleine le 3 décembre, et c’est la plus « grosse » pleine lune de 2017.
Le terme de « super lune » laisse croire que le disque lunaire apparaît à cette occasion bien plus grand que d’ordinaire. Mais détrompez-vous! La taille apparente de la Lune, qui est en moyenne de 31 minutes d’arc (distance moyenne de 384 400 km) augmente à 33 minutes d’arc au périgée (distance de 356 700 km) : cette différence à peine supérieure à 5% est trop subtile pour être détectée simplement à l’œil nu. Par contre, les marées seront à coup sûr plus spectaculaires, particulièrement si elles sont combinées à des tempêtes hivernales.
Les Géminides
Cette année, à la mi-décembre, les conditions sont réunies pour un spectacle haut en… étoiles filantes! Le maximum des Géminides est prévu vers 1h30 du matin dans la nuit du 13 au 14.
La constellation des Gémeaux est alors très haute vers le sud et la Lune décroissante ne se lève qu’en fin de nuit, sans gêner vraiment les observations. L’essaim des Géminides est le plus stable et l’un des plus actifs de l’année, plus que celui des fameuses Perséides du mois d’août. Cette pluie d’étoiles filantes est liée à un astéroïde, et non à une comète, et se caractérise par une vitesse d’entrée des particules dans l’atmosphère terrestre relativement lente.
Dans un ciel très sombre et transparent, sans pollution lumineuse, le maximum pourrait approcher la centaine de météores à l’heure. Habillez-vous très chaudement et sortez votre liste de vœux pour la fin de l’année!
Symphonie planétaire
Avec l’hiver qui débute (le solstice aura lieu le 21 décembre à 11h27 HNE), les planètes Mars et Jupiter sont bien visibles vers le sud-est en fin de nuit et à l’aube. Le matin du 14 décembre, le croissant de Lune dessine un joli triangle avec les deux planètes : Mars, reconnaissable à sa teinte orangée, se trouve alors au-dessus de la planète géante, beaucoup plus brillante. Un spectacle à ne pas manquer après une nuit sous les étoiles filantes.
Généralement difficile à repérer dans le ciel, sauf en quelques occasions, la planète Mercure sera suffisamment éloignée de la lueur du Soleil à la fin du mois pour nous offrir une excellente opportunité d’observation. À compter du 21 décembre, à l’aube, 45 minutes avant le lever du Soleil, on retrouvera Mercure juste au-dessus de l’horizon sud-est. Cette période de visibilité de la petite planète se poursuivra jusqu’au début de 2018.
Mentionnons en terminant que le soir du 30 décembre, la Lune gibbeuse croissante occultera pendant plus d’une heure Aldébaran, l’étoile la plus brillante de la constellation du Taureau. À Montréal, Aldébaran disparaîtra derrière la bordure sombre de la Lune vers 18h28 HNE et réapparaîtra au bord opposé vers 19h27. Comme l’instant précis de disparition et de réapparition dépend de vos coordonnées géographiques exactes, il est important d’être en place, l’œil à l’oculaire de vos jumelles ou d’une petite lunette, quelques minutes avant l’heure indiquée. Un phénomène toujours fascinant à observer qui se déroule, littéralement, en un clin d’œil.
Bonne fin d’année 2017 et bonnes observations!