Le ciel de septembre annonce toujours une transition vers l’automne, alors que les nuits deviennent considérablement plus longues et que la météo nous contraint à changer nos habitudes estivales. En 2018, les planètes accompagnent cette transition à leur façon, en entretenant l’éclat qu’elles arboraient cet été… avec plus ou moins de succès. Mercure leur vole la vedette et laisse augurer de belles observations pour les lève-tôt.
Jupiter et Vénus tirent leur révérence
Alors que l’été tire à sa fin, Vénus et Jupiter peinent à se maintenir au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest. Jupiter ne s’élève maintenant plus qu’à une quinzaine de degrés à la tombée du jour. Vénus est encore plus basse à l’horizon et finira par disparaître dans les lueurs du crépuscule vers la fin du mois; en octobre, ce sera au tour de Jupiter. Cependant, au cours des premières semaines de septembre, leur éclat intense permet encore de les identifier peu après le coucher du Soleil. Vénus atteint d’ailleurs son éclat maximal le 24, avec une magnitude de –4,8. Profitez aussi des derniers rendez-vous que la Lune rend aux deux planètes avant quelques mois : le 12 au crépuscule, le croissant lunaire repose à 9 degrés au-dessus de Vénus; le 13, il s’approche à moins de 4 ½ degrés de Jupiter.
Mars et Saturne, plus discrètes mais toujours splendides
Après un mois d’août à taquiner le Sagittaire de son éclat rouge vif, Mars revient dans le Capricorne dès le 1er septembre, mais perd quelque peu de sa superbe au cours du mois. En effet, son éclat diminue de moitié au fil des semaines, passant d’une magnitude –2,1 à –1,3. Cependant, même si sa période optimale d’observation bisannuelle est maintenant terminée, et qu’elle ne culmine qu’à une vingtaine de degrés de hauteur, la planète rouge reste très facile à distinguer en première partie de nuit dans le Capricorne, où aucun astre ne vient lui faire concurrence. Elle reçoit par ailleurs dans la nuit du 19 au 20 septembre la visite de la Lune gibbeuse croissante, qui passe à 4 ½ degrés au dessus d’elle. Vous pourrez voir le duo culminer au sud vers 21 h 30.
Saturne reste elle aussi facilement visible dans le Sagittaire jusqu’aux alentours de minuit en début de mois. Alors que les jours s’égrènent, elle se couche de plus en plus tôt et devient difficilement accessible après 22 heures à l’approche du mois d’octobre. Saturne s’est faite discrète cette année puisqu’elle se trouve dans la partie la plus basse de l’écliptique, mais ses splendides anneaux inclinés à plus de 26 degrés valent la peine qu’on s’y attarde. On peut les voir aisément même avec un petit instrument. Puisque l’éclat de Saturne ne détonne pas de façon marquée avec les étoiles de son hôte le Sagittaire, profitez du passage de la Lune dans son voisinage le soir des 16 et 17 septembre pour enrichir votre scène.
Mercure récompense les lève-tôt
Bien que l’éclat de ses consœurs faiblisse en septembre, Mercure offre quant à elle une très belle fenêtre d’observation. On l’observe dans le ciel du matin au-dessus de l’horizon est-nord-est, 45 minutes avant le lever du Soleil. Encore assez proche du Cancer en tout début de mois, elle fonce de jour en jour en direction de l’étoile Régulus, qu’elle dépasse le 6. Favorisez le repérage de cette minuscule bille cuivrée entre le 5 et le 9, alors qu’elle jouxte le cœur du Lion. Le 8, un très mince croissant de Lune viendra d’ailleurs agrémenter la scène.
Si les observations matinales vous plaisent, relevez alors le défi que la Lune vous propose le 7, à partir de son lever vers 3 h 30 jusqu’aux premières lueurs du jour. Le très mince croissant lunaire se trouve alors à moins de 5 degrés sous M44, l’amas de la Ruche. Bien que la rencontre soit visible à l’œil nu, elle sera certainement encore plus saisissante à travers des jumelles dont le grossissement n’excède pas 8 fois.
La lumière zodiacale, le défi de l’équinoxe
Toujours pas convaincu de mettre votre cadran à sonner aux petites heures du matin ? Chaque année, les semaines entourant l’équinoxe d’automne (le 22 septembre à 21 h 54 HAE cette année) sont propices pour observer la lumière zodiacale. La lumière du Soleil qui se reflète sur la poussière entre les planètes le long du plan du système solaire se voit plus facilement lors de cette période, alors que l’angle entre l’horizon est et l’écliptique est bien prononcé. La lumière zodiacale apparaît alors comme une lueur blanchâtre en forme de triangle allongé ou de pilier, se détachant sur un ciel sans pollution lumineuse. On peut la guetter le matin, à l’est, environ une heure avant le lever du Soleil au dessus d’un horizon dégagé. Favorisez cette année les deux semaines qui précèdent l’équinoxe afin de vous soustraire à la lumière de la Lune, croissante pendant cette période. L’observation de ce phénomène est délicate, mais il est aussi possible de tenter sa chance au crépuscule, proche de l’équinoxe de printemps.
Bonnes observations !