Cette année, le solstice d’été aura lieu le 20 juin à 17h44 heure avancée de l’Est, et la nuit la plus courte sera celle du 20 au 21 juin. Le solstice d’été se produit généralement le 21 juin, mais il arrive qu’il soit plutôt le 20 comme cette année, ou parfois même le 22 juin. Essayons ensemble d’élucider ces étranges changements de date.
Solstices et équinoxes
En tournant sur elle-même, la Terre génère le cycle jour-nuit; on peut imaginer son axe de rotation comme une tige passant par ses deux pôles. La révolution de notre planète autour du Soleil définit quant à elle un plan dans l’espace. Au lieu d’être perpendiculaire à ce plan, l’axe de rotation de la Terre est légèrement incliné, d'environ 23 degrés. C’est cette inclinaison des pôles de notre planète qui est responsable des saisons et qui fait que les équinoxes et solstices existent. Si l’axe de rotation de la Terre était bien perpendiculaire au plan de son orbite, les saisons telles qu’on les connaît n’existeraient tout simplement pas, sauf pour une faible variation annuelle de température causée par le changement de distance entre la Terre et le Soleil.
Lorsque le pôle Nord est davantage penché vers le Soleil, les journées sont plus longues dans notre hémisphère et le Soleil monte haut dans le ciel. À l’inverse, lorsque c’est le pôle Sud qui est penché vers le Soleil, nos journées sont courtes et le Soleil reste bas à l’horizon. Les solstices sont les moments où les pôles pointent au maximum vers le Soleil. Les équinoxes ont lieu à peu près à mi-chemin entre les solstices et coïncident avec les instants où le Soleil se trouve à la verticale de l’équateur terrestre. Ces moments marquent le début des saisons astronomiques.
Pour nous, le solstice de juin annonce bien sûr les journées chaudes de l’été, mais il réduit grandement notre temps d’observation astronomique : à la latitude de Montréal, nous aurons droit ce jour-là à 15 heures et 38 minutes d’ensoleillement, et à peine quatre heures de nuit vraiment noire si on fait abstraction du crépuscule et de l’aube. À midi solaire, le Soleil grimpera jusqu’à 67 degrés d’élévation dans le ciel.
Année tropique et fuseaux horaires
La Terre retourne en position du solstice d’été en moyenne tous les 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 46 secondes; c’est ce qu’on appelle l’année tropique. Or, la date du 21 juin revient tous les 365 jours entiers. Chaque année, le solstice a donc lieu 5 heures 48 minutes et 46 secondes plus tard que l’année précédente. Pour garder les solstices et équinoxes autour des mêmes dates et éviter que les saisons ne dérivent dans notre calendrier, nous ajoutons à ce dernier une journée supplémentaire tous les quatre ans : c’est l’année bissextile, avec son 29 février caractéristique.
Puisque 2020 est une année bissextile, l’arrivée de la date du 21 juin a été repoussée de 24 heures comparativement à l’année passée. Le solstice d’été, qui était le 21 juin en 2019, aura lieu le 20 cette année. Pour les Québécois, le solstice d’été ne se produira à nouveau le 21 juin qu’en 2022.
Il y a un autre facteur à considérer dans ces changements de date. Au moment où se produira le solstice d’été, il sera 17h44 ici, au Québec, mais qu’en sera-t-il dans le reste du monde? Le solstice a lieu au moment où la Terre atteint un point précis sur son orbite, et cet instant se traduit par une heure différente dans chaque fuseau horaire. Par exemple, à Moscou, le solstice d’été a lieu cette année le 21 juin à 0h44 heure locale; à Tokyo, il sera 6h44 le 21 juin.
La Lune et les planètes tardives
Gibbeuse croissante au début de juin, la Lune sera pleine le 5 alors qu’elle se trouvera tout près du centre galactique. Ses deux premières visites planétaires auront lieu quelques jours plus tard alors qu’elle se rapproche d’abord de Jupiter dans la nuit du 7 au 8 juin, puis de Saturne la nuit suivante. Cela signifie bien sûr que les deux géantes sont présentement proches l’une de l’autre dans le ciel, et continueront même de se rapprocher au cours des prochains mois. Jupiter et Saturne se lèvent au sud-est juste avant minuit au début de juin, puis de plus en plus tôt au fil des semaines, mais restent encore dominantes en fin de nuit et à l’aube. On les retrouve à la frontière entre les constellations du Capricorne et du Sagittaire.
Mars et l’occultation de Vénus
La Lune au dernier quartier passera à quelques degrés sous Mars le matin du 13 juin. La planète rouge se lève aux alentours de 2 heures au début de juin et un peu après minuit trente à la fin du mois. C’est cependant le matin du 19 juin qu’aura lieu la rencontre céleste la plus importante du mois avec l’occultation de Vénus par la Lune juste avant le lever du Soleil. Malheureusement pour les Montréalais, le début de cette rencontre se déroulera juste sous l’horizon, mais il sera possible de voir Vénus émerger de derrière notre satellite à 4h11, au ras de l’horizon est-nord-est. La Lune sera nouvelle le lendemain du solstice, et le premier quartier aura lieu le 28 juin.
Bonnes observations !