Chaque année, avec la rentrée et la fin des agréables journées d’été, le mois de septembre bouscule invariablement nos habitudes estivales. Pourquoi ne pas en profiter pour opérer un changement dans vos observations? En 2017, le ciel de septembre appartient à ceux qui se lèvent tôt!
Nostalgie estivale
L’arrivée de l’automne est encore assez progressive en septembre. Les feuilles jaunissent peu à peu, les journées raccourcissent, et le ciel témoigne lui aussi de ces changements graduels. En effet, le fameux triangle d’été, où certains voient le « V » des vacances, nous accompagne encore en soirée tout au long du mois. La Voie lactée, elle aussi, continue de former une belle arche au-dessus de nos têtes en première partie de nuit.
Cependant, Jupiter, qui brille depuis le début de l’année proche de Spica, dans la constellation de la Vierge, tire sa révérence. Pendant la première partie du mois on la voit encore assez facilement proche de l’horizon ouest, trainant jusqu’à 90 minutes après le coucher du Soleil avant de se coucher à son tour. Au delà de la deuxième semaine, une dernière nostalgie estivale vous poussera peut-être à tenter de l’apercevoir dans les lueurs du crépuscule, mais n’espérez plus observer de détails à sa surface. Le 21, très bas à l’ouest-sud-ouest, un élégant et fin croissant de Lune se place 6 ½ degrés à droite de Jupiter, pour un dernier au revoir.
Une année favorable pour la planète aux anneaux
En 2017, Saturne nous présente ses anneaux selon leur ouverture maximale. Profitez-en ce mois-ci encore, avant que l’humidité de l’automne ne s’installe pour de bon ! Saturne apparaît en début de nuit au sud-sud-ouest et disparaît au sud-ouest bien avant minuit. Cette fenêtre d’observation est somme toute restreinte et la planète est très basse à l’horizon, mais si les conditions atmosphériques sont stables ce soir-là, vous pouvez nourrir l’espoir de pousser vos instruments au maximum pour espérer apercevoir la division de Cassini.
À l’œil nu, Saturne reste un point jaunâtre qui ne scintille pas, dans la constellation du Serpentaire. Il s’agit de l’astre le plus évident entre le Scorpion et le Sagittaire, pratiquement au cœur de la Voie lactée. La planète aux anneaux reçoit ce mois-ci la visite de la Lune le 26.
En septembre, c’est cependant aux premières lueurs de l’aube que le ciel nous dévoile le plus de splendeurs. Les lève-tôt seront récompensés par la valse de Mercure, Vénus et Mars proche du Lion… la Lune s’invitera même à la fête occasionnellement.
Valse des planètes à l’aurore
La brillante Vénus, immanquable étoile du Berger, se lève en début de mois trois heures avant le Soleil et brille jusqu’à 20 degrés de hauteur lorsque l’aube arrive. Mais alors que les jours passent, son trajet le long de l’écliptique l’amène à se lever de plus en plus tard, pour ne devancer le Soleil que d’une courte heure à la fin du mois. Au cours de ces quatre semaines, Vénus glisse rapidement du cœur du Cancer au ventre du Lion. Au cours de son trajet, on peut la voir à travers un instrument flirter un degré au sud de l’amas de la Ruche le 1er du mois, et elle frôle même l’étoile Régulus le 20, se plaçant tout juste ½ degré à sa gauche.
Mercure, quant à elle, entre à partir du 8 dans sa meilleure période d’observation de l’année dans le ciel du matin. Sa visibilité culmine vers le milieu du mois : vous pouvez vous exercer à la distinguer vers l’est 30 à 45 minutes avant le lever du Soleil. Le matin du 15, Mercure se trouve à la même distance de Régulus que Vénus, placée de l’autre coté du cœur du Lion. Il est bien rare que la timide planète Mercure prenne la vedette sur ses congénères, mais c’est pourtant le cas en septembre. Mars, qui l’accompagne dans la même région du ciel tout au long du mois, n’est qu’un faible point rougeâtre qui se perd souvent dans les premières lueurs de l’aube. Il faudra l’aide d’autres astres pour nous aider à repérer la planète rouge : le 5, elle se trouve juste à gauche de Régulus. Ensuite, entre le 15 et le 18, c’est Mercure qui vient former un beau duo avec elle.
Une rencontre peu banale dans la lumière zodiacale
À partir du 15, à l’aube, familiarisez-vous avec l’alignement parfait le long de l’écliptique de Vénus, Régulus, et du binôme Mercure/Mars. Entre les aubes du 17 et du 19 septembre, vous constaterez que la Lune, qui se réduit à un très fin croissant, passe du dessus au dessous de ce bel alignement, avec un passage en plein centre le matin du 18. Mais en réalité, au cours des 24 heures entourant cette belle rencontre, la Lune occulte tour à tour Vénus, Régulus, Mars puis Mercure. Malheureusement, aucune de ces occultations n’est visible depuis l’Amérique du Nord.
La magnifique réunion du 18 septembre à l’aube reste néanmoins saisissante. De plus, si vous êtes vraiment chanceux, le tout pourrait baigner dans la lumière zodiacale ! Les deux dernières semaines de septembre, autour de l’équinoxe d’automne (le 22 à 16h01 cette année), sont toujours favorables à l’observation de cette lueur blanchâtre en forme de triangle allongé ou de pilier se détachant sur un ciel sans pollution lumineuse. On peut l’apercevoir dans de parfaites conditions le long de l’écliptique, émergeant de l’horizon est, environ une heure avant le lever du Soleil. Il s’agit de la lumière de notre étoile qui se reflète sur la poussière interplanétaire dans le plan du système solaire. Voilà une raison de plus pour faire sonner son cadran un peu plus tôt.
Bonnes observations!