Une lune bleue, deux planètes géantes et une pluie d’étoiles filantes : le mois d’août astronomique sera chargé cette année ! Alors attrapez une couverture et une boisson chaude, on vous présente tout ce que vous avez besoin de savoir à propos du ciel d’août.
Lune bleue
Rectifions tout de suite les choses : non, la Lune ne virera pas au bleu au cours des prochaines nuits. L’adjectif « bleu » fait plutôt référence à la seconde pleine lune de ce mois de calendrier, celle du 31, qui s’ajoute à celle du 1er août. Puisque le cycle des phases lunaires dure en moyenne 29 jours et demi, on ne doit pas s’étonner que deux phases identiques (nouvelle, pleine, quartiers) puissent se produire au début et à la fin d’un mois de 31 jours. Certes moins impressionnant que de voir une Lune de couleur bleue, cela reste néanmoins un évènement relativement peu fréquent, qui revient à tous les deux ou trois ans. C’est d’ailleurs de là que provient l’expression anglaise « once in a blue moon » : une fois de temps à autre.
Par pure coïncidence, les deux pleines lunes d’août 2023 sont aussi dites « périgéennes » car elles se produisent à quelques heures du moment où notre satellite naturel est au plus proche de la Terre sur son orbite. Dans le ciel, le diamètre angulaire de la Lune est alors légèrement plus grand que la moyenne — ce qui n’est toutefois pas directement apparent lors d’une observation à l’œil nu. La pleine lune du 31 août sera la plus grosse de l’année, car elle survient moins de 10 heures après le périgée de la Lune. Celle du 1er août se classe quant à elle au deuxième rang des plus grosses pleines lunes de 2023.
Les géantes et leur cortège
Les nuits du mois d’août seront également idéales pour observer les deux planètes géantes gazeuses : Jupiter et Saturne.
Plus grosse planète du Système solaire et 4e objet le plus brillant dans le ciel, Jupiter est visible en deuxième moitié de nuit durant tout le mois. Vous pourrez l’observer dans la constellation du Bélier, environ 15 degrés au nord de l’équateur céleste. Dans la nuit du 7 au 8 août, aux petites heures du matin, la Lune passera à seulement 3 degrés au nord de la planète géante, vous confirmant ainsi son identification.
Avec une bonne paire de jumelles, il vous sera possible de distinguer les quatre plus grands satellites naturels de Jupiter : les lunes galiléennes Io, Europe, Ganymède et Callisto, dans l’ordre d’éloignement de la planète. Si vous pouvez observer Jupiter pendant trois nuits consécutives, vous serez en mesure de constater leur mouvement autour de la planète.
Jupiter présente aussi une intense activité atmosphérique. En utilisant un télescope, vous pouvez apercevoir les bandes nuageuses blanches et brunâtres qui ceinturent la planète géante, en plus d’une immense tempête appelée la Grande tache rouge. Si cette dernière n’est pas visible au moment de votre observation, ne vous découragez pas : il vous sera possible de l’observer le lendemain ou le surlendemain à la même heure. En effet, Jupiter complète une rotation autour de son axe en seulement 9 heures et 51 minutes, la plus rapide parmi les planètes du Système solaire.
Très certainement l’un des joyaux du ciel nocturne, Saturne sera à l’opposition au petit matin du 27 août, alors que la Terre se place entre le Soleil et la planète. C’est la configuration la plus favorable à l’observation de la planète, puisque la distance qui nous en sépare est la plus courte de l’année. « Courte » étant bien relatif : le seigneur des anneaux se trouve en ce moment à une distance d’environ 1 310 930 000 km, ou 73 minutes-lumière de la Terre !
Son majestueux système d’anneaux en fait une cible de choix pour les curieux possédant un télescope. Présentement inclinés de 9 degrés vers la Terre, il sera possible d’en observer quelques détails. Saturne brille cet été dans la constellation du Verseau, 11 degrés sous l’équateur céleste, et ne culmine qu’à une trentaine de degrés de hauteur dans le ciel : assurez-vous donc d’avoir un horizon bien dégagé vers le sud.
Les Perséides
Résultat de la rencontre entre la Terre et le sillage de poussière laissé par la comète Swift-Tuttle, l’essaim météoritique (ou pluie d’étoiles filantes) des Perséides est l’un des plus spectaculaires de l’année et certainement le plus populaire dans l’hémisphère Nord. Dans des conditions d’observation idéales (pas de nuage, pas de Lune, pas de pollution lumineuse, etc.), il est possible d’observer jusqu’à une centaine de météores par heure semblant provenir de la même région du ciel : la constellation de Persée.
Alors, à quoi ressemblera l’édition 2023 ? Cette année, le maximum d’activité est attendu autour de 3 heures du matin le 13 août. Bien que cette prévision soit assortie d’une incertitude de plusieurs heures, la seconde moitié de la nuit du 12 au 13 août sera certainement le meilleur moment pour l’observation des Perséides. En effet, la constellation de Persée, où se trouve le radiant (la région dans le ciel d’où semble provenir les météores), sera alors très haut dans le ciel, vers l’est : une position très avantageuse puisqu’elle augmente considérablement le nombre de météores visibles. De plus, la Lune ne viendra pas gêner les observations puisqu’elle sera à son dernier croissant, à quelques jours de la nouvelle lune prévue pour le 16 août. Sous un ciel sans nuage, raisonnablement loin de la pollution lumineuse et avec un horizon dégagé, il vous sera possible de compter plus de 50 météores à l’heure. Si par malheur la météo n’est pas favorable, les nuits du 11 au 12 et du 13 au 14 août seront aussi très bonnes. En outre, il est possible d’observer une augmentation du nombre de météores dû à cet essaim dès la seconde moitié du mois de juillet, et ce jusqu’à la fin août. Préparez votre liste de souhaits !
Bonnes observations !